lundi 22 septembre 2014

[Archive Turquie 2013] Çiya Sofrası, Istanbul


Le côté asiatique d'Istanbul et particulièrement le quartier de Kadıköy est vraiment un coin que j'apprécie beaucoup et qui plus est, me nourrit bien !

Et pour preuve : deux jours de suite je fais la traversée (dont je ne me lasserai jamais) pour y manger. Cette fois, ce 13.07.2013, je visite une institution, reconnue internationalement et localement, le Çiya.

« Çiya » est en réalité constitué par trois établissements, tous présents sur la même rue dont le premier a ouvert en 1987. Deux de ces enseignes sont spécialisées dans les Kebap-Lahmacun, le troisième « Sofra », est plutôt un restaurant de type lokanta, constitué de plats préparés le jour-même, chauds et froids, et servis jusqu'à épuisement.

C'est dans ce dernier établissement que je me suis attablé. Il y a un côté cantine en tout point : les cadre très simple, les tables accumulées sur deux étages, les lumières assez crues, le bruit de la foule essentiellement de locaux se pressant aux tables et devant les buffets chaud et froid où l'on s'agglutine pour remplir son assiette par soi-même ou en pointant le produit du doigt, sans toujours trop savoir ce que l'on choisit.

Mais les ressemblances avec une cantine s'arrêtent ici. Aux commandes des lieux, un certain Musa Dağdeviren, natif de la région de Gaziantep, un homme qui depuis ses 5 ans travaille dans le monde du goût en ayant débuté à cet âge dans une boulangerie. Ayant enchaîné les expériences pour ouvrir un, puis deux, puis trois restaurants, il est aujourd'hui un chef à la renommée internationale et propose dans ses établissements des mets traditionnels, variés et parfumés qui ne peuvent que prouver que la cuisine turque ne se résume pas aux kebabs et baklavas mais jouit d'une extrême richesse et diversité entre les cultures et traditions des différentes cellules de populations qui composent ce grand et beau pays ainsi que des différentes influences des pays alentours.

Que l'expérience Çiya commence. Ma table réservée m'attend avec une assiette remplie d'une Ramazan pide succulente ainsi qu'une seconde assiette présentant deux quartiers de citron, des olives et dattes.Concernant les plats, je serai bien incapable de rentrer dans des commentaires détaillés et exhaustifs, trop, trop de goûts, trop de couleurs, de sensations ! Je tâcherai toutefois d'en donner une idée.


Je suis d'abord mené à un buffet froid, on me remet une assiette et on se sert un peu à l'aveuglette de ce qui nous fait envie (ou alors, comme ce fut mon cas, on se soumet à faire des choix déchirants tout en essayant de mettre un peu de tout dans l'assiette). Le tout est ensuite pesé reporté sur le ticket et on retourne s'installer à table pour déguster ses entrées froides et tenter de trouver ce que l'on a sélectionné. 



Dans mon assiette, des sarma (feuilles de vigne farcies) moelleuses et parfumées, pas acides comme c'est si fréquent ; une pâte de poivrons aux noix épaisse, un rien granuleuse et excellent ; une salade d'aubergine crémeuse à la tomate pour une fois sans yaourt mais de jolies épices, une salade de boulghour superbement parfumé avec un peu de persil plat et une autre salade de boulghour très fraîche, mêlée de yaourt excellent ; une tomate farcie au riz dans laquelle il m'a semblé déceler des raisins secs et pignons, savoureuse ; une salade de feuilles mêlée d'un fromage type feta comme émietté et une superbe salade de romarin très forte en goût mais succulente.




Une fois desservi, on est conduit devant l'étal des mezzés chauds que l'on sélectionne à la portion ou a la demi-portion. Je ne sais toujours pas vraiment ce que je choisis, pointe trois mets du doigt en précisant « yarım porsiyon » (une précision à ne jamais omettre pour ne pas se retrouver avec des assiettes gigantesques sous le nez) et retourne m'asseoir


en quelques minutes je suis servi : d'abord, respectons les traditions avec une soupe. L'Ezogelin Çorbası, une soupe de lentilles et boulghour longuement mijotée et riche en épices, j'adore cette soupe présente en bouche, un poil farineuse et délicieuse. 


Puis l'Eksili Kebap, des boulettes d'agneau haché grillées et mijotées dans une sauce un peu aigre douce aux goûts dominants de tomate et grenade, avec des petits oignons et morceaux de pide ; c'est succulent. 



Enfin le Keskek,une étonnante et délicieuse préparation de poulet émietté, mêlé à du boulghour et oignons et épices douces (principalement cannelle à mon palais), travaillé comme une pâte.


Bon j'ai fini mes assiettes... mais impossible de m'arrêter là ! Un mets m'intriguait particulièrement, une sorte de saucisse baignant dans une sauce tomate... qui avait l'air si peu sexy que j'en avais envie... Le Mumbar. Il s'agit d'une étonnante saucisse de boyaux farcie essentiellement de boulghour et de riz, avec un peu de viande hachée, de l'oignon et une fine présence d'épices. C'est assez mâcheux et surprenant en bouche, moins gras qu'il n'y paraît et très bon, baignant dans une sauce tomate épicée. 


Au passage je teste les Içli köfte, ces boulettes de viande en croûte de boulghour, particulièrement bien travaillés, moelleux et épicés. 


Bon, j'ai plus faim... mais même les desserts sont très intéressants. Et vu que je suis incapable de faire un choix, je demande un assortiment. Malheur à moi quand je vois arriver deux assiettes qui s'avèrent savoureuses !
En vrac : une orange confite excellente, d'étranges et étonnamment succulentes olives confites, une noix confite entière, coque comprise, délicieuse mais intrigante, un sablé dodu à la pistache, peu sucré et riche en parfum de la drupe, nappé d'une crème épaisse (qui est sans doute un lait épaissi) sucrée et parfumée à la cannelle. 



Enfin, un gâteau présentant un feuilletage de filo imbibé de lait dans lequel se promène une belle quantité de noix et de grenade, moelleux, gourmand et peu sucré.


Notons que l'enseigne est sans alcool. J'y ai bu de l'eau deux bouteilles et un jus de baies maison excellent. Je me suis vu offrir en fin de repas un çay et une tisane aux herbes.

Le tout pour 82 TL. Cher pensez-vous ? Dans un certain cens, oui pour ce type d'établissement, mais du fait que j'ai mangé pour trois, on arrive à quelque chose de beaucoup plus raisonnable et dans la norme pour une personne qui ne serait pas un ogre à jeun depuis trois mois.
Pour des portions normales, au vu de la qualité et de la diversité, les tarifs sont même plutôt bas !

Çiya est une expérience à vivre, et sans doute à revivre !

Çiya Sofrası
Caferağa Mh., Güneşli Bahçe Sk No:43
Kadiköy, Istanbul
Région de Marmara, Turquie

[Archive Turquie 2013] Kadı Nimet Balıkçılık, Istanbul


Quelle est la logique de choisir une oie en guise de mascotte pour un restaurant et marchand de poisson ? Cette question, je me la suis posée pendant tout mon repas du 12 juillet 2013 savouré au Kadı Nimet Balıkçılık.

Ce restaurant est établi dans les quartiers de Kadiköy, sur la rive orientale du Bosphore. Il s'agit d' un quartier très vivant et populaire que j'affectionne beaucoup entre les embarcadère ultras fréquentés et les petits rues marchandes surpeuplées dans lesquelles on appréciera se perdre, boire un café dans l'une des nombreuses enseignes spécialisées et apprécier enfin un bon repas à une table appréciée des locaux.

Me voilà donc au Kadı Nimet Balıkçılık. On découvre un petit restaurant au croisement de deux rues, une cuisine ouverte sur l'extérieur, des petites tables longeant la façade en guise de terrasse établie sur une rue assez fine et correctement en pente. L'intérieur, absolument bondé, présente une petite salle remplie de petites tables noires dénudées, aux murs quasi invisibles tant ils sont recouverts de photographies presque exclusivement d'Atatürk. Au fond, un bar étriqué coupé en deux présente en une de ses moitié un beau choix de mezzés frais et colorés.






Droit devant l'établissement, un étal de poisson présente la pêche du jour vendue aux passants, étal que les clients consultent pour choisir leur poisson. A côté, un chariot réfrigéré présente une sélection des mezzés proposés par la maison, tous exclusivement travaillés à base de poisson.


Car oui, l'enseigne ne travaille que la poisson, sinon quelques salades, et le présente dans toute sa splendeur. Accueilli avec beaucoup de chaleur malgré l'empressement, la foule et la fatigue certaine, une table m'est montée en terrasse et du pain blanc très correct m'est porté, accompagné de la carte. Le poisson est absolument partout ! Un choix beaucoup plus large de poissons grillés que la plupart des restaurants (comme le turbot, l'espadon, de corail, les crevettes fraîches la carpe ou l'ombre, pour n'en citer que quelques uns) sont proposés à la pièce, juste grillés ou frits et vendus au poids au prix du jour.
Mais le plus impressionnant reste le choix de mezzés qui présente une déclinaison exclusivement autour du poisson inimaginable, où tout est travaillé de toutes les manières possibles, avec biens mises en valeur, des spécialités et créations propres au lieu. Ceci est complété par quatre salade (le seul moyen de ne pas avoir du poisson dans l'assiette) et un très joli choix de vins bien présentés et de rakı de divers productions.



Absolument TOUT me tente, mais impossible de tout goûter sans finir ruiné et à l'hôpital. Je commande à mon serveur trois mezzés appartenant aux spécialités, qui étaient indisponibles en demi-portion mais que je voulais absolument. Au moment où j'ai désiré commander un poisson grillé, mon serveur m'a aimablement conseillé de déjà manger ce que j'avais commandé, ce qui sera au final une heureuse recommandation car les portions sont énormes.


Mon choix s'est donc porté sur :

des « Deniz mahsüllü pazı sarma » : il s'agit de feuilles de chou tendres farcies d'un mélange de poissons et crustacés moelleux et goûteux, le tout nappé d'une sauce crémeuse et légère, respectant parfaitement les saveurs du plat. 

 

Puis j'ai choisi la « Karides Güveç » , une cassolette de petites crevettes fraîches mijotée dans une sauce tomate admirablement épicée, peu salée, une note de piment et des morceaux de poivron et de champignon, le tout nappé d'un fromage assez léger en goût, un peu comme du cheddar dirais-je mais c'est difficile à établir. C'est tout simplement excellent.


Enfin ce sera les « Kokoreç ». Ce mot qui deviendra vite familier en se promenant en ville, désigne traditionnellement un mélange de tripailles d'agneau, la plupart du temps roulées autour d'une broche et braisées. Ici c'est la même chose, mais avec du poisson : un plat de tripailles donc, de bar et de poulpe, nettoyées avec précision et grillées parfaitement, et dont l'assaisonnement est à se damner : tomate, poivrons, piments et autres épices, et surtout du thym sauvage parfumant magnifiquement ce plat qu'il faudrait goûter avant de savoir ce que c'est.


Cela avec une salade tout à fait parfaite de concombres, oignons, tomates et persil plat, la prophétie s'est accomplie et je suis purement et simplement plein tant les portions sont généreuses !


En boissons, deux eaux plates, deux gazeuses et je suis un homme comblé pour un prix doux, 48.50 TL.

J'ai passé une superbe soirée dans ce restaurant particulier qui est très clairement un coup de coeur, entouré d'un service charmant et efficace. Ne manquez pas ce lieu et, qui sait, peut-être m'y verrez-vous !

Kadı Nimet Balıkçılık
Tarihi Balıkçılar Çarşısı
Caferağa Mah. Serasker Cad. No:10/A
Kadıköy,  İstanbul
Région de Marmara, Turquie

[Archive Turquie 2013] Antiochia, Istanbul


On entend souvent parler de cuisine turque au singulier, le genre de déterminatif qui veut un peu tout et rien dire (remarque qui vaut tout aussi bien pour la cuisine de tous les pays).

De par son histoire la Turquie a été un point de rencontre entre différentes cultures, de de par sa taille et sa variété de paysage, elle jouit d'un grand nombre de terroirs différents. Tout cela se ressent dans la cuisine et en résulte une variété de produits, de parfums, de sensibilités culinaires qui rendent une appellation singulière extrêmement vague.

Le restaurant que j'ai visité ce 11 juillet 2013 en est un bon exemple : situé dans une petite rue parallèle de la célèbre et bouillonnante Istiklal Caddesi, Antiochia est un petit établissement proposant une cuisine typique de la région d'Antakya, l'antique Antioche, à la frontière avec la Syrie, et dont le slogan prometteur est "the good taste is hidden in details".

Le lieu est composé d'une unique petite salle moderne et épurée, vêtue de blanc, une demi-douzaine de tables noires dénudées avec comme uniques décorations des étals de produits régionaux de qualité, en particulier savons, thym sauvage et jus concentré de grenade.



Accueilli dans une salle bondée, je suis installé à ma table et rapidement la carte m'est apportée. Celle-ci est assez courte, proposant un petit choix de mezzés typiques, essentiellement végétariens, dont l'intitulé seul suffisent à faire ressentir les parfums, et cinq plats de viande, dont deux sont particulièrement mis en valeur, à savoir le dürüm et le Şiş kebap ; pour ces deux une formule plateau est proposée : on choisit 4 mezzés servis en portion dégustation avec notre plat pour un prix « forfaitaire » de 24 TL pour le dürüm et 34 pour le Şiş.


Je choisirai la formule dürüm, pour goûter à plusieurs choses sans (pour une fois) me goinfrer.
Je suis servi très rapidement. D'abord arrive le pain qui n'est autre que cette galette (dürüm), faite maison, fine et fraîchement grillées, juste tartinée d'épices, pâte de piment, herbes, épices, suffisamment succulente pour faire présager du meilleur pour la suite.


Mon assiette arrive : mes quatre mini-mezzés sont :

- une «Kekik salatası, Kırık yeşil zeytin » une salade de thym sauvage marinée dans une huile d'olive très parfumée, mêlée d'olives vertes et de jus de citron, le tout admirablement épicé, c'est superbe.

- une « Muammara », une purée constituée de poivrons rouge et de tomate, merveilleusement parfumée de noix, grenade et huile d'olive. Une préparation que j'ai dégustée déjà de temps en temps ; celle-ci est de loin la meilleure qu'il m'ait été donné de goûter, plus épaisse, riche en noix à peine toastées.

- un « Nar ekşili cevizli közbiber », préparation de poivrons verts et rouges grillés aux parfums de noix et grenade, fruité et acidulé.
- une « Abagannüç », salade d'aubergines aux poivrons et tomates, nappée toujours de cette huile d'olive magnifique, c'est parfait.

Et en star, le fameux dürüm, qui n'est autre qu'une grande galette aux épices (comme le pain servi) roulée autour d'une garniture d'agneau grillé, tomate, poivrons et salade. La viande est tendre, magnifiquement épicée, tous les produits ont du goût et entrent dans une réelle symbiose. Un dürüm paraît simple, mais arriver à un tel niveau de produits, de parfums, c'est pas si courant !


Je cède à l'envie d'un dessert, le « Patlıcan Tatlısı » : une étonnante préparation d'aubergines caramélisées dans un sirop au goût intense de noix et de clou de girofle, le tout rafraîchi d'une boule de glace vanille. C'est une découverte pour moi, réellement agréable.


La carte propose encore un petit choix d'alcools, pas inintéressante quoiqu'assez limité. Pour ma part, je me contenterai de deux eaux. Au final l'addition sera de 38 TL.

Petit et très fréquenté, l'établissement, s'il tient entièrement sa promesse en matière de cuisine, mise davantage sur le tournus des tables plutôt que sur le plein confort des convives et la prise de temps. Tout va très vite et le service, s'il ne manque aucunement de professionnalisme et ne jette pas dehors les traînards, laisse sentir une pression et un désir de faire autant de services que possible.
L'impression est dans doute amplifiée par la fatigue des travailleurs en cette période de Ramadan.
Mon expérience n'en fut pas moins superbe, un vrai voyage en bouche et une qualité parfaite, servis par des professionnels à leur affaire. J'aurai grande joie à y retourner et ne peux assurément que recommander le voyage !

Asmalı Mescit Mh., Minare Sk No:21
34000 İstanbul
Région de Marmara, Turquie

[Archive Turquie 2013] Vefa Bozacızı


Si tantôt vous faîtes une balade dans le quartier de Vefa, dans le secteur ouest de la ville, ne manquez surtout pas une expérience Boza dans cet établissement ! Pour ma part, elle a eu lieu ce 11 juillet 2013.

Le Vefa Bozacızı est une véritable institution concernant ce breuvage étrange, à tel point qu'il est réputé dans toute la cité, même plus loin, et que la population se déplace pour en déguster,cela même en été bien qu'il s'agisse plutôt d'une boisson de mois froids.
Un extérieur modeste révèle un intérieur charmant, à l'ancienne, faïence aux murs, miroirs, meubles en bois, quelques simples tables et de vieilles photos comprenant un Atatürk bien présent. L'homme est si bien représenté que trône fièrement en vitrine un verre dans lequel il aurait dégusté une boza.
On entre, on salue les propriétaires chaleureux et on commande la spécialité ! 




 
L'homme derrière le bar plongera alors une louche dans un grand réceptacle en terre cuite et en extrait un liquide beige pâle, bien épais et sensiblement visqueux, dont il remplira généreusement un verre, qu'il saupoudrera de cannelle.

Mais qu'est ce donc que cela ?

 La boza est réalisée à partir de boulgour fermenté, assez sucrée et sensiblement vanillée. Très épaisse et présente en bouche, avec une texture assez proche d'une pâte à crêpes, c'est doux et acidulé à la fois, et la cannelle de bonne qualité ajoute une note piquante très agréable.
Bref c'est délicieux mais plus nourrissant que rafraichissant cela pour 2 TL.

La maison sert également une şıra maison, jus de raisin fermenté très doux, des glaces maison et autres boissons plus conventionnelles.

On peut enfin y acheter à l'emporter de la boza en bouteilles et.... du vinaigre maison de raisin (üzüm), pomme (elma) et surtout grenade (nar), d'excellente qualité sans être cher.
Ne ratez pas ce joli lieu typique !


Vefa Bozacızı
Katip Çelebi Cad. No:104/1, Vefa 
34470 Istanbul 
Région de Marmara, Turquie 

[Archive Turquie 2013] Saray Muhallebicisi

Lorsqu'on parle de dessert turc, il est difficile de ne pas songer immédiatement aux baklavas et aux loukoums connus de tous, célèbres et répandus partout, malheureusement sans que la qualité suive la même voie. Je n' entrerai pas dans l'éternel débat du bon et du mauvais, le meilleur moyen de le comprendre étant de goûter ces délices fraîchement confectionnés dans des échoppes spécialisées en Turquie et de juger de la différence !

On peut parfois retrouver également la halva, douceur aux diverses variétés, pour les plus répandue à base de pâte de sésame ou de semoule.
Est-ce donc là que s'arrête le monde du dessert turc ? que nenni !!! 

La Turquie possède une gigantesque culture du lait ! Au-delà du yogourt et de ses dérivés (dont la parenté est turque ! ne dites surtout jamais le contraire à un membre de se beau peuple au risque de provoquer un incident diplomatique), le lait a toutes les faveurs en desserts, majoritairement travaillés comme des puddings ! Pour preuve le nombre énorme d'échoppes spécialisées en desserts lactés (nommées Muhallebicisi), dont Saray Muhallebicisi, visitée le 10 juillet 2013, en est une digne représentante.



Saray Muhallebicisi est une véritable institution possédant aujourd'hui 9 succursales. Fondée en 1935, elle est adorée des locaux qui s'y rendent à toutes heures (même tard la nuit) pour y savourer un petit (ou gros) péché et y siroter un çay.
Si l'enseigne vend certes des baklavas, loukoums, cakes et autres glaces maisons et sans doute très bons, osez les produits qui ont fait leur fierté. Le choix est large mais voici quelques exemples comme le Sütlaç, un riz au lait, le keşkül aux amandes, un güllaç, un feuilletage de filo, grenade et noix imbibé de lait, un vışneli muhallebi aux cerises de lait. Les moins audacieux prendront les tiramisu ou profiteroles tandis que les plus curieux s'essaieront au tavuk göğsü, un pudding à base de... poulet ! et je peux promettre que c'est aussi étrange que savoureux ! frais, moelleux, sucré et généreusement couvert de cannelle, c'est à tester. 

Pour ma part je prendrai l'Aşure, aussi nommé dessert de Noé, un dessert ottoman à base de légumineuses et céréales travaillés dans du sucre et richement augmentés de fruits secs (figues, raisins, abricots et d'autres encore), de noix, noisettes amandes et pistaches. C'est absolument délicieux !


Tous les desserts coûtent de 5 a 8 TL et les portions servies sont gargantuesque!
Pour information, on peut également y manger un "vrai" repas, car l'établissement propose une jolie carte de mets turcs (que je n'ai pas explorée). Quoi qu'il en soit, en matière de desserts, Saray Muhallebicisi est un immanquable!

Kuloğlu Mh. İstiklal Cd No:105,
Beyoğlu, Istanbul
Région de Marmara, Turquie

[Archive Turquie 2013] Demeti, Istanbul


Mon expérience stambouliote la plus mitigée fut peut-être celle vécue au Demeti ce 10 juillet 2013.
Situé dans une petite rue parallèle en bas de la Sıraselviler Caddesi, le Demeti est un joli restaurant appartenant à un hôtel d'apparence chic mais sans prétention particulière.


Le lieu n'est pas forcément facile à trouver et demandera un peu de patience à tourner dans les rues bondées pour arriver à destination.


Tout juste la porte franchie que l'on fait face à une cuisine ouverte sur un couloir menant à deux salles différentes. Dans la salle joliment décorée de miroirs et de nombreuses vieilles photos, plusieurs petites tables s'accumulent, joliment et simplement dressées d'une nappe jaune à pois blancs et couverts communs, le verre de rakı prêt à servir. La salle ouvre sur une petite terrasse de 4 tables qui permet aux chanceux de jouir d'une vue splendide sur le Bosphore tout en mangeant. Je suis accueilli avec professionnalisme par un serveur qui semble extrêmement fatigué, et voit que sa collège manque également d’énergie ; c'est deuxième jour de Ramadan, ils sont sans doute en souffrance.





De l'eau m'est immédiatement apportée ainsi que la carte. Le lieu est une meyhane et propose une cuisine donc essentiellement de taverne, basée sur des mezzés chauds et froids et quelques viandes et poissons en plats principaux (avec une préférence pour le poisson) et surtout un bon choix d'alcool.


Tout est appétissant et j'ai grande peine à me décider. Quand je crois avoir fait un choix et l'énonce à mon serveur, il m'annonce que tout est en rupture pour ce soir. En effet, j'arrive relativement tard, à l'heure où le soleil se couchait, car je préfère avoir un rythme de local plutôt que de touriste.

Après pas mal de discussion et de recommandations, je porte mon choix sur un assortiment de trois mezzés en demi-portion qui sera suivi d'un plat.

Me sont apportés un panier de pain grillé et des olives de belle qualité, puis arrivent les plats.


Hors carte, une spécialité d'Iznik dont est originaire le chef, des piments biens relevés présentés en salade dans un yaourt épais et frais et nappé d'huile d'olive. C'est frais et puissant tout à la fois, c'est excellent.


Puis une salade de persil plat au boulgour et noix, agréablement augmentée de tomates, c'est très joliment parfumé et très plaisant.


Enfin une entrée chaude, des köfte de poisson dodues, moelleuses et croustillantes et tout à fait savoureuses.


En plat, je cède au bar grillé. Présenté levé en quatre filets, la portion est généreuse, le produit d'extrêmement bonne qualité et travaillé avec justesse servi avec salade, citron et oignon, avec lequel je me laisse aller à l'envie d'un rakı, un simple verre de Yeni rakı. Je passerai le dessert pour deux raisons, j'avais assez mangé et le service était purement inatteignable.


J'ai extrêmement bien mangé et la qualité est présente. Côté cuisine, c'est une réelle réussite et une table très recommandable. Malheureusement, c'est le côté service qui pêchait. Tous deux semblaient épuisés et surmenés, n'étaient pas des plus agréables de contact et étaient difficiles à appeler. De plus au moment de demander l'addition, je remarque des problèmes dans le prix avec tous mes mezzés comptés comme des portions entières alors que j'en avais commandé des demis. Au final le prix s'est décidé à la négociation, ce qui ne fut pas très agréable. C'est un peu dommage car mis côte-à-côte, ce sont des coquilles qui coupent le plaisir d'une soirée et vont automatiquement changer le ressenti final, bien que l'on soit patient et conscient que nous vivions le deuxième jour de Ramadan.

Bon je paie mes 65 TL et pars, en voulant garder à l'esprit les saveurs excellentes que j'ai dégustées et biffer de mon esprit les éléments en-dessous pour pouvoir néanmoins recommander cet établissement.

Şimşirci Sok. 6/1
Cihangir İstanbul
Région de Marmara, Turquie