lundi 28 juillet 2014

Café Bellagio, Montreux



C'est pour fêter trois anniversaires successifs que nous nous sommes rendus à quatre, ce samedi 26 juillet 2014, au Café Bellagio. J'y étais déjà allé il y a quelque deux ans, invité que j'étais à découvrir le travail du nouveau chef de l'époque, Sébastien Brun. A nouveau, l'établissement a changé son chef, ce sera donc une nouvelle cuisine que nous découvrirons, celle de Mathieu Barbin.

Le Café Bellagio est le restaurant de l'hôtel Rolal Plaza de Montreux ; un hôtel-spa réputé et luxueux sis à l'entrée de la cité montreusienne, sur une grande rue où s’alignent le fleuron des établissements chics de la commune car celle-ci est au plus près du bord du lac qui reste entièrement piéton. On choisira de se parquer au parking privé de l'hôtel ou alors plus loin, de manière à profiter d'une promenade apéritive et digestive au bord de l'eau.

En choisissant de longer le lac, on arrivera directement du côté de la terrasse du Café Bellagio. L'hôtel possède un lounge bar (le Sinatra's Bar) juste à côté du restaurant. Une terrasse dressée avec soin, meubles classieux et nappes virginales dressées avec élégance. Une vue plongeante sur le lac, un parterre de rosiers odorants, le cadre est superbe.




L'intérieur est très élégant également, plus coloré, avec des colonnes blanches peintes, parquets, fauteuils lavande et dressage de table semblable à l'extérieur.


Nous sommes vite pris en charge et on nous propose un apéritif tout en nous présentant la carte. Une carte réduite de laquelle ressort une attention portée sur les saisons mais également sur la découverte : le chef, Mathieu Barbin, se montre comme un chef ouvert aux différentes cultures et proposera des plats traditionnels régionaux auxquels se joignent des mets issus de traditions autres (Maghreb, Inde, Japon), non pas sur des teintes fusion mais apparemment respectant la tradition originelle. On trouvera également des mets desquels ressortent une plus grande créativité. Enfin, la carte des desserts annonce bien des délices très travaillés et inventifs pour le final.

La carte des vins est bien fournie et saura satisfaire tout un chacun tant en goûts, qualité de vins et gamme de prix (allant grosso modo de 45 à 1100 francs).

Mais très de bavardage, c'est un long repas qui nous attend.

L'un des convive a pris deux entrées. L'une était le « Futomaki de gambas croustillante, avocat, ciboule & miso épicé ». Le futomaki est une variété de sushi désignant un rouleau plutôt épais avec une certaine variété d'ingrédients à l'intérieur. Il s'agit de l'une des variétés les plus nourrissantes. Arrive une assiette présentant un rouleau pré-tranché à l'apparence tout à fait traditionnelle ; comme l'intitulé du plat le laissait deviner, cette entrée se veut être un clin d'oeil soutenu au japon, sans tentative particulière de fusion. La belle couche de riz révèle une farce généreuse de gambas en chapelure frite, de concombre et de vert d'oignon (j'admets ne pas avoir repéré d'avocat), le tout présenté sur une saucé épicée,avec un semblant de mayonnaise. Pour parfaire l'ensemble, quelques pipettes contenant du soja sont piquées dans la préparation. L'ensemble est bien réalisé, de belle facture et a beaucoup plu a l'intéressé (qui a même eu droit aux baguettes pour cette entrée). Pour y avoir goûté, j'ai juste trouvé que le riz aurait pu être plus salé-vinaigré, non pas uniquement pour le côté « tradition » mais surtout pour la fraîcheur et le relief que cela apporte.


Il suivra, comme un autre convive, de la « Traditionnelle soupe de poissons de roche, aïoli & croûtons à l’ail ». Un bol transparent présente une belle portion de cette soupe riche en saveurs, bien réalisée, accompagnée d'un petit croûton augmenté d’aïoli et de petits légumes. Cette entrée a plu aux dégustateurs. 


Pour une troisième personne, ce sera le « Foie gras de canard des Landes mi-cuit, abricots confits & brioche au sésame noire ». Une assiette plutôt esthétique présentant deux beaux médaillons de foie gras en terrine de belle qualité, peut-être fait maison, avec cette intéressante présence sombre de brioche grillée au sésame noir et les abricots confits. L'ensemble est plutôt appétissant et a beaucoup plu à l'intéressée.


Pour ma part, j'ai été tenté par les « Langoustines d’Ecosse & foie gras de canard snacké, figues, girolles, Lomo ibérico ». L'intitulé promettait une jolie créativité et ce fut bien le cas. Deux grosses queues de langoustines se partagent le premier rôle tandis que trois morceaux généreux de foie gras juste saisi jouent le rôle de marchepied. Ce dernier est de belle qualité, très bien saisi, juste fondant avec un petit croustillant de fleur de sel fort agréable, le tout sur un jus corsé réalisé avec les têtes des crustacés. Trois quartiers de figues et une portion de petites girolles amène un goût plaisant et finalement trois rondelles de Lomo ibérico (il s'agit d'une viande séchée typique espagnole, réalisée à partir du filet généralement du cochon noir ibérique). Vraiment une belle assiette, esthétique, inventive et bien réalisée.



Passons aux plats. L'un prendra les « Filets de perches à la belle meunière, légumes d’été & pommes frites ». Après deux entrées, ce dernier souhaitera un peu de tradition. Une assiette tout ce qu'il y a de plus simple, mais bien réalisée aux dires de l'intéressé. Il en était apparemment plutôt content.


La seconde personne choisira les « Brochettes de coquelet marinées au tandoori, raïta, papadum & saladine d’herbes fraîches ». Clairement inspiré d'Inde, ce plat est tout à fait intéressant. Contrairement au futomaki qui se voulait très traditionnel, ici on constate qu'il y a un travail autre, tant au niveau des saveurs que de la préparation. Un coquelet entier (désossé) laisse de quoi s'assurer de ne plus avoir faim à la fin de l'assiette. La viande est de belle qualité, mariné d'un mélange d'épice assez doux rappelant les saveurs des épices tandoori (notons que naturellement le plat a été grillé et pas cuit en four tandoor). Le raïta, traditionnelle salade de concombre au yaourt, est bon : des cubes de taille moyenne présentés dans une sauce au yaourt épicée, amenant beaucoup de fraîcheur. Quelques rondelles de pommes de terre grillée entourent l'ensemble tandis que le papadum (galette de farine de pois chiche frite) et le bouquet d'herbes (riche en coriandre) serviront de couronne. C'est une jolie interprétation, de belle facture et de bon goût.


La troisième convive se verra intéressée par l' « Entrecôte de boeuf de Simmental grillée, grenailles & sauce béarnaise ». Commencée saignante et servie telle, la viande, en agréable quantité, est parfaitement cuite et tendre à souhait. Le produit est beau et respecté par le chef. Quelques pommes grillées et des rondelles de navet viennent compléter le plat qui est accompagné d'une sauce béarnaise bien réalisée (j'aurais à titre personnel préféré un jus de viande plutôt qu'une béarnaise). L'ensemble à beaucoup plu. 


Pour ma part, ce sera le « Grenadin de veau cuit au sautoir, chanterelles, févettes & pêches rôties ». Une assiette raffinée et esthétique m’arrive, avec un beau morceau de veau d'excellente qualité et cuit à la perfection (je l'ai demandé bien rosé), parfumé de poivre et d'un petit jus de viande léger et parfumé. En accompagnement s’alignent de tendres févettes et de petites chanterelles et, dans un bol à côté me sont amenée des pêches rôties délicieuses. Un plat délicat et très plaisant.


Durant tout le repas nous a été proposé un assortiment de petits ballons, du complet au céréale, de la farine complète, mi-blanc, aux graines de courge. Le tout de bonne qualité. A la table s'est dit que cela aurait mérité un peu de beurre en accompagnement lorsque l'on patiente pour les plats.

Côté boissons, nous avons commandé en plus de trois bouteilles d'eau gazeuse, trois kyrs et un verre de blanc (Pinot Grigio Riserva Castel San Michele de l'Istituto Agriario San Michele all'Adige 2012) en apéritif et une bouteille de Saint-Saphorin « Cuvée Louis » de Louis Bovard 2012, assemblage de Pinot noir, Merlot et Syrah de belle qualité qui a fait l'unanimité par son caractère fruité et ses subtiles notes de cacao. Je pense qu'il aurait mérité de vieillir encore un peu quoiqu'il fût déjà excellent.


En guise de final sucré, deux convives choisiront le « thé gourmand » (thé jasmin) accompagné de trois douceurs : une petite mousse au chocolat, un chou à la crème et une boule de glace aux fruits rouges. Assez simple, cela a plu aux concernées (quoiqu'un peu de folie dans les mignardises d'un café/thé gourmand soit toujours bienvenu à mon goût).


Il y aura sur la table également un « Mi-cuit chocolat, noix de macadamia torréfiées & espuma café », Intéressante préparation ; tandis que l'on se serait attendu à voir un fondant, c'est une tasse qui est servie, recelant un chocolat épais et amer au fond surplombé d'une espuma de café très riche en goût. Alentour, des noix de macadamia torréfiées et caramélisées. L'intéressé, surpris, a apprécié son dessert.


J'étais pour ma part intéressé par ce qui me paraissait le plus osé : « Toupie chocolat blanc, framboises fraîches & huile d’olive extra vierge "Monti Iblei" ». Un très joli dessert m'arrive composé d'un palet croustillant en guise de socle, une crème ferme de chocolat blanc, un cône de chocolat blanc croquant et alentour, des framboises fraîches très bonnes, certaines fourrées de crème chocolat blanc.
Tout cela est déjà très prometteur mais arrive en plus le serveur avec une petite saucière contenant une préparation de purée de framboise et de cette huile d'olive Monti Iblei (les Monts Hybléens en français », une huile de belle réputation, corsée, herbeuse, riche qui se mêle parfaitement à l'ensemble, cassant le côté doucereux du chocolat blanc. Un très beau dessert !


Pour conclure, deux cafés accompagnés de petites mignardises, une coque de chocolat noir fourrée de confiture de framboise et une petite madeleine à la noisette assez savoureuse.


L'addition se montera, grâce au Passeport Gourmand, à environ 380 CHF.

Ce délicieux repas était encadré d'un service compétent et chaleureux, rythmé pas un maître d'hôtel jeune, dynamique et spirituel. J'insiste car on peut lire régulièrement sur la toile que le service tend à pécher, et je ne l'ai aucunement vécu ainsi.

Ce fut un bon moment dans un cadre fort agréable ; une soirée de fête qui a reçu une agréable mise en scène.


Avenue Claude Nobs 7
1820 Montreux
Vaud, Suisse

mercredi 23 juillet 2014

Un tartare de féra

Voilà un bon moment que je n'avais pas posté de recette. Non que je ne cuisinais plus (loin de là, mon Dieu, je serais bien mal en point) mais il n'y a pas toujours le temps de partager ma p'tite cuisine.

Bon, il fait beau (enfin parfois) et ces temps particulièrement lourd. Un peu envie de fraîcheur et de légèreté, avec son petit soupçon d'exotisme. En gros, je veux un tartare de poisson parfumé tout en fraîcheur.

J'aime la saveur de la féra ; crue ou cuite, sa chair à la fois délicate et ferme révèle des arômes subtils mais de caractère. J'ai décidé de le travailler en tartare et de le marier à un peu d'exotisme (bien que j'aurais préféré avoir du galanga plutôt que du gingembre). Inspirations thaïes obligent, je l'ai servi avec du riz gluant.

Tartare de féra exotique

Un beau filet de féra très frais (180-200 gr.)
Un gros oignon
Une belle tomate
Une branche de citronnelle
Un peu de gingembre
1/2 citron vert pressé
1 c.s. de nam pla (sauce de poisson)
1 c.s. de sauce soja
1 c.c. de concentré de tamarin
1 c.c. de sucre de canne brut (ou, idéalement, de palme)
Du poivre
Du piment (à la mesure de l'endurance de chacun)

 










Dans un plat creux, mélanger le nam pla, le soja, le concentré de tamarin, le citron vert et le sucre. Bien mélanger le tout jusqu'à dissolution de ce dernier.

Écraser du plat du couteau la branche de citronnelle et l'émincer finement. Râper le gingembre (environ 1-2 cm d'une racine), ajouter quelques tours de poivre, les piments. Bien mélanger.

Détailler l'oignon en petits cubes et faire de même avec la tomate. Bien mélanger avec la sauce et réserver le tout au frigo pendant 2-3 heures au moins, le temps que l'oignon « cuise » sous l'effet du sel et de l'acide. Il deviendra plus tendre, perdra son piquant et le tout gagnera en saveurs.


Maximum une demi-heure avant de servir, préparer le poisson : ôter la peau s'il y en a ainsi que les éventuelles arêtes. Détailler en petits cubes le poisson et mélanger à la préparation précédente. De là, on aura le choix de consommer illico le plat (le poisson restera très cru) ou de laisser mariner le poisson un petit moment (il « cuira » ainsi légèrement et aura plus de temps pour absorber les saveurs).

Si des toasts peuvent très bien suffire pour la consommation de ce plat, j'ai eu beaucoup de plaisir à m'en délecter accompagné de riz gluant. Vu que j'aime bien le piment qui fait friser les poils de nez, c'était plutôt un bon choix :-)






dimanche 20 juillet 2014

A la Chotte, Romanel-sur-Lausanne


Voilà à peu près trois ans, je m'étais rendu « A La Chotte » lors d'une douce soirée de printemps pour y partager un repas entre amis. J'y avais passé au demeurant un bon repas et en garde un bon souvenir. Certes, le moi de l'époque avait trouvé quelques points à redire (voire même avait peut-être été un peu sévère dans son appréciation ; j'étais un rien pointilleux en ce temps, moins expérimenté). Ce 16 juillet 2014, à nouveau en compagnie d'un ami, nous avons décidé de partager un repas en ces lieux que ce dernier découvrais.

A La Chotte est un hôtel-restaurant sis à Romanel-sur-Lausanne et fort simple d'accès, dans une petite commune de campagne plaisante et charmante. Avec ce beau temps, nous nous sommes cantonnés à la terrasse sans vraiment jeter un oeil à l'intérieur dont j'ai un souvenir cosy et agréable avec sa cheminée centrale, ses boiseries en salle et quelques éléments de murs en pierre brute.
La terrasse se situe légèrement plus loin près du parking du restaurant, un podium surélevé bordé de verdure, des tables légères et bien dressées et au centre, un espace de terre recelant fleurs et plantes odorantes.



Le lieu est agréable et nous sommes accueillis par le patron et menés à notre table. Celui-ci, tout en nous présentant la carte, nous propose un apéro. La maison suggère une petite liste de kyrs aux différentes saveurs ; nous en commanderons deux à la pèche de vigne, doux, frais et agréable, servi avec quelques biscuits apéritifs.

En sirotant nos breuvages, nous consultons la carte dans laquelle je redécouvre l'esprit créatif et respectueux des saisons que j'avais découvert il y a trois ans. Au centre de chaque assiette, un produit que le chef, Christophe Albiero, s'attelle à respecter et sublimer dans ses préparations et accompagnements, une petite carte, promesse de fraîcheur et travail bien fait, faisant part belle aux viandes sans pour autant oublier les amateurs de poisson. Côté desserts, ils sont concoctés par le pâtissier de la maison, Paul, présentant des variations originales sur des thèmes de desserts français classiques.
En parallèle, une carte que je qualifierai « de pinte » propose des mets de fromage, des planchettes diverses et autres typicités toutes suisses. Deux menus, l'un sur la carte « resto » proposant de choisir une entrée, un plat et un dessert pour 64.- (avec supplément suivant les choix), et un menu « brasserie » proposant une assiette du terroir, une fondue à choix et une meringue glacée.

Nous constatons que la carte des vins est joliment fournie de propositions intéressantes aux prix divers et très corrects, un beau choix de vins de la région mais également d'ailleurs, laissant également un agréable choix au verre. Malheur à moi, nous avons pris au verre et j'ai omis de prendre les références exacte des vins choisis.

Nous prendrons donc le menu à 64.-.

A peine la commande est passée qu'arrive en amuse-bouche un petit gazpacho en verrine, surmonté d'une brochette d'olives et tomates confites et accompagné d'un petit toast aux herbes. On perçoit déjà un certain travail dans cet amuse bouche de belle saveur, un gazpacho très liquide mais ne manquant pas de goût, avec une forte présence du poivron, et les accompagnements sont de belle qualité.


Pour ce qui est des entrées, mon ami choisira le « Foie gras de canard « juste mariné » aux baies roses, marmelade d’abricot au basilic et son cake aux olives et tomates sèches » (comptant un supplément de 4.- au menu découverte). Une belle portion d'un foie gras manifestement maison riche en bouche dont les accompagnements sont fort bien réalisés et font tout à fait sens. Mon ami a énormément apprécié son entrée.
Entrée avec laquelle il a souhaité déguster un verre de Pouilly-Fumé.


Pour ma part, ce sera le « Le loup de mer en tartare au melon, ciboulette et tomate confite, coulis acidulé de melon et boules de pastèque » (comptant un supplément de 4.- au menu découverte). J'étais véritablement curieux de goûter à cette association de loup de mer avec le melon et la pastèque, curiosité tout à fait récompensée. A nouveau une jolie assiette plutôt copieuse d'un tartare extra-frais, avec de petits cubes de melon type cantaloup, lié de ce coulis de melon frais et riche en saveur, sensiblement relevé par les saveurs de ciboulette et tomate confite et enfin un croquant frais de pastèque bien mûre et riche en goût (ce qui n'est pas chose simple à trouver par chez nous). Servi avec des toasts, ce tartare était vraiment une belle réussite pleine d’intérêt et de saveurs.


Je me suis offert un verre de Plan Joyeux blanc frais, avec un rien d'amertume qui fut très plaisant.

Passons aux plats !
Le convive se laissera tenter par le « Tournedos de bœuf rassis sur os à la marjolaine, cannelloni de ratatouille à la ricotta et légumes frits » (avec un supplément de 8.– en menu découverte). Demandée à point, servie telle, la viande est en belle portion et d'excellente qualité, tendre à souhait et de belle saveur. Deux grands cannellonis appétissant servent de piédestal à la viande et un trait de sauce épaisse vient compléter l'ensemble. Enfin, une couronne de légumes en fines juliennes ont été frits et posés en boule sur la viande. Un beau plat qui a comblé l'intéressé.


Et moi, ce sera le Carré d’Agneau dans sa fumée de garrigue, sauce aux herbes et mille-feuilles au parmesan, tapenade et tomates mi sèches ». Une jolie assiette arrive avec une cassolette révélant un joli travail de chef : au fond, une épaisse couche d'herbes surmontée d'une feuille aluminium, ayant servi de fumoir pour un carré d'agneau d'excellente qualité, riche en saveurs, et cuit à la perfection. Un vrai bon jus de viande accompagne cela, corsé et herbeux, comme je les aime et un petit mille-feuilles alternant pâte feuilletée, tapenade, tomate confite et parmesan vient compléter agréablement l'assiette. Du très beau travail pour beaucoup de plaisir.


J'ai dégusté un verre de « Petit Manou », deuxième vin du Clos Manou assemblant cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot de très belle facture, riche en bouche, fruité à souhait et très harmonieux.

Nous avons en plus de cela commandé une grande bouteille d'eau gazeuse et avons pu profiter d'un pain simple mais de bonne allure et de belle qualité.


Pour un final en douceur, nous avons choisi deux « Cafés gourmand ». Sur une ardoise se présente, bien entendu, un café, entouré d'un assortiment de verrines fruitées et colorées plutôt appétissantes. Nous aurons dans l'une un jus de pastèque très frais et très riche en goût, un sorbet maison à la fraise et au poivre vert plutôt original et agréable (je pense même que le poivre vert aurait pu être plus franc), une écume à l'abricot et abricotine aérienne, fun mais néanmoins riche en goût et finalement une « mousse de fruits » (c'est ainsi que cela nous a été présenté), qui était une mousse ferme aux baies type mûres ou myrtilles, très plaisante, couronnée d'un petit grué de cacao sur un fond croustillant (sans doute mon coup de coeur dans l'équipe ). Enfin, un petit cornet au chocolat, ma foi très bon avec malheureusement un biscuit juste un peu mou.


Le tout, grâce au passeport gourmand, nous est revenu à environ 113 CHF.

Un mot sur le service, assuré par le patron et un employé, tous deux à l'écoute, discrets et efficaces.

A la Chotte est véritablement un bel endroit où l'on pourra se faire plaisir en tout confort, dans le calme de la campagne sans pour autant s'éloigner de la ville, y trouver confort et gourmandise. Bravo.

Chemin du Village 19
1032 Romanel-sur-Lausanne
Vaud, Suisse

mercredi 16 juillet 2014

Le Dongpo, Lausanne

C'est une agréable surprise que j'ai eu, ce 24 juin 2014 au soir, en me rendant avec un ami dans l'un des nombreux restaurants chinois de la scène lausannoise : le Dongpo.


Situé rue Maupas, à l'orée du centre-ville lausannois, le Dongpo a tout d'un petit resto de quartier sans prétention, dans des rues essentiellement résidentielles ; petit bistro où l'on prendra son café le matin, son demi l'après-midi et son repas le soir.


Le Dongpo fait partie de ces restaurants chinois moyenne gamme, qui ne paient pas de mine, ni de l'extérieur, ni de l'intérieur. Une carte à rallonge, certes, proposant des mets que l'on peut trouver un peu partout ailleurs, certes, mais contenant également quelques inédits à la carte, incluant des ingrédients plus rares (comme les jarrets, les pieds de porc) ou plus « chic » (homard, loup frais, St-Jacques, sur commande pour l'essentiel) et enfin quelques incursions de mets de saison. On notera la présence, également, de mets « thaï », une catégorie de mets qui ne m'ont jamais donné plus envie que cela sinon dans un restaurant thaï.
C'est avec un ami, profitant du Passeport Gourmand, que nous avons choisi de nous y frotter.
L'extérieur présente une petite terrasse toute simple et l'intérieur est d'une grande sobriété. Des tables dressées au minimum (sans baguettes, sans doute l'influence de la clientèle), des rideaux de fils rose, un aquarium et un ou deux bibelots. Au fond, un grand écran de TV.


Nous sommes accueillis par un personnel sympathique qui nous installe et nous porte la carte. En apéritif, 2dl de Mont-sur-Rolle commandé par mon ami, pour ma part je passe directement au thé.


On consulte la carte, on se consulte entre nous. Armés d'une grosse faim, nous nous partagerons trois plats.


Nous avons commencé par un assortiment de raviolis, proposant quatre pièces de trois préparations différentes cuites vapeur : au porc, à la crevette, et porc-crevette. A chaque fois les farces révèles des saveurs fraîches et les pâtes sont toutes différentes. Quelques irrégularités de façonnage ainsi que les goûts nous signalent qu'il s'agit assez clairement de préparations maison, plutôt réussies et agréables.


Suite à cela, nous avons donc choisi trois plats, tous bien servis.


Un « canard à l'orange » : l'habituel canard laqué semblable à un peu partout a conservé du moelleux et est de bonne saveur. Il sera nappé d'une sauce épaisse et sirupeuse, avec néanmoins une petite acidité. L'assiette est bonne, un poil écoeurante pour moi, mais qui réjouira grandement mon compère.




Ce dernier est absolument fan du boeuf croustillant. Je ne pouvais le lui refuser. C'est un grand habituel mais qui demande d'être bien réussi, pas trop sucré, pas trop croquant, pas trop mou. Là, il était parfait dans sa catégorie, parsemé de petits légumes amenant un peu de fraîcheur.




La troisième assiette, appartenant aux « spécialités » du lieu, est celle qui m'a le plus plu. C'est un poulet cuit à sec aux piments. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais demandé de charger en piment. Nous avons demandé de limiter le dosage pour mon ami. En résulte un plat étonnamment gourmand et parfumé de poulet sauté aux petits légumes et champignons, dans une sauce sombre tendant sur l'épice et le doux mais contrebalancé avec une agréable acidité.




Trois bol de riz pour faire passer tout cela ainsi qu'une grande bouteille d'eau, le tout pour le montant de 57.25 avec le PG (sans, cela aurait été 94.-)


Le service est agréable, géré par une à deux personnes au français très correct et qui font preuve de beaucoup d'attention.


C'est un coin vraiment agréable, tout à fait recommandable, où je retournerai pour tester un peu plus de ces spécialités moins communes que l'on trouve dans cette maison.


Le Dongpo
Rue du Maupas 34
1004 Lausanne
Vaud, Suisse












dimanche 13 juillet 2014

Café de la Place, Corsier-sur-Vevey


Que j'en ai entendu parler, de ce Café de la Place à Corsier ; un coin qui semble faire l'unanimité dans la région pour sa simplicité, sa tradition et sa qualité constante. C'était une belle occasion que de s'y accorder une soirée amicale, ce 7 juin 2014.

On rejoint très simplement ce village sis un peu au-dessus de Vevey, soit à pied, soit en bus.
La commune est d'une surface assez étendue et si ses abords se mêlent aux quartiers entourant la gare de Vevey, la promenade vers le Corsier profond est agréable et on arrivera sans peine au milieu de l'archétype du centre de village : son église, sa poste, sa banque et son café.

Un café qui d'ailleurs est l'un des deux bâtiments classés comme bien culturel d'importance nationale de la commune (avec le Manoir de Ban), en tant que représentant le l'architecture bernoise en Pays de Vaud : une belle grande bâtisse précédée d'une jolie terrasse couverte de vigne, un intérieur traditionnel un rien vieillot (mais on aime cela), où l'on dîne sous l'oeil de Charlie Chaplin, la bâtisse fait restaurant et hôtel. La foule qui s'y massera durant la soirée ne fera que prouver davantage son succès.

Note à part, juste pour rire, il est amusant de remarquer que dans un coin à tel point pétri de traditionalisme, la quasi totalité du staff (du moins celui rencontré ce jour-là, tant en salle qu'en cuisine) était manifestement originaire du sous-contient indien. Ce sont des petits riens qui me font sourire. Un staff qui au demeurant est très professionnel, efficace et agréable.

Nous sommes donc installés sur la terrasse, la soirée est douce, autant en profiter. On nous propose un apéritif (décliné, on avait pris de l'avance sur le sujet) et nous voilà alors face à une carte jolie, assez réduite, combinant terroir, tradition et saison. Les grandes spécialités du lieu sont les tartares déclinés à toutes les saveurs, l'entrecôte servie au beurre maison ou encore les moules ou les crevettes à nouveau aux goûts divers et variés. On pourra également y déguster diverses salades, petite restauration ou encore la fameuse « désossée du Léman », une manière particulière de préparer la perche, à laquelle on n’enlèvera que les arêtes dorsales et des côtés mais dont on préservera l'arête centrale.

Le choix des vins est plutôt attrayant. On sélectionnera trois dl d'un rouge local, un Yvorne Grand Cru 2012 « La Bastide », assemblage de Pinot noir, Gamay et Garanoir riche en bouche, plutôt fruité, avec des tanins bien soutenus.

On nous porte une corbeille de pain frais, une baguette toute simple mais bien réalisée, le genre de pains avec lequel on apprécie saucer.


Comme entrée, nous avons tous deux choisi la fraîcheur et la légèreté d'une salade mêlée. Une jolie assiette composée de jeunes feuilles de salades diverses, de la carotte, du concombre, du maïs, de la tomate, le tout généreusement nappée d'une de ces sauce à salade à l'ancienne, des goûts rappelant la salade de grand-maman, c'est réconfortant et agréable. 


Ma convive prendra, comme plat, le « Tartare cristal » garni de tapenade, champignons et parmesan.
Une jolie présentation, un tartare emportepiécé couronné d'un oeuf de caille, un tronçon de concombre recelant du cognac, une quenelle de tapenade de bonne qualité et un petit tas de morceaux de parmesan. On a encore quelques étoiles de carambole, peu intéressantes dans l'assiette mais on soulignera l'effort esthétique. Servi avec des toasts, ma convive s'en est délecté et en est sortie comblée.


Pour ma part, les crevettes à l'ail m'ont fait de l'oeil. Servie avec sa bavette et son rince doigt, voici une généreuse portion de crevettes très bien cuites, issues de production durable certifiées et de belle qualité, sont présentées dans leur plat de cuisson baignant dans une sauce à l'ail ma foi assez grasse mais franchement bonne. Servi avec un mélange de riz blanc et riz sauvage, c'est typiquement le genre de plats d'une grande simplicité mais qui offrent beaucoup de plaisir.


Autant dire que les portions sont généreuses et ne laissent que peu de place au dessert. Ceux-ci sont réduits au nombre de cinq et sont à l'image du reste, d'une grande simplicité. Je me laisserai tenter par la poire au Servagnin et sa glace vanille ; bel hommage à l'histoire que l'emploi de cette variété de Pinot noir cultivé depuis le Moyen-Age dans nos régions et qui a risqué de disparaître. L'ensemble est simple et bon, léger et agréable après un tel repas. 


L'addition se montera à environ 120 francs.

Le Café de la Place a tenu ses promesse. On n'y va pas pour être émerveillé, surpris, étonné mais pour trouver le plaisir d'une cuisine de grand-mère, de la simplicité, de l’authenticité et un cadre qui, tout de même, vaut le coup. J'y retournerai sans doute en saison froide pour y déguster le moules dont j'ai entendu le plus grand bien.

Place du Temple 15
1804 Corsier
Vaud, Suisse