jeudi 27 novembre 2014

Le P'tit Lausannois, Lausanne

Ce lundi 17 novembre 2014 eut lieu la rencontre entre quatre bloggers qui se lisent, se parlent, ont appris à se connaître et s'apprécient : Guérilla Gourmande, Foodaholic, La semaine d'une Gourmette et votre serviteur. Sinon pour le simple plaisir de nous voir, nous nous sommes réunis en vue de découvrir un tout nouveau restaurant lausannois, entamant tout juste son troisième mois.

En effet, c'est ce premier septembre que le chef Stéphane Jonin, ayant notamment travaillé au Lausanne-Moudon et à la Bavaria, accompagné en salle de Natacha Bassière forte d'une riche expérience entre autres aux Alliées, ont décidé de se mettre à leur compte en ouvrant le P'tit Lausannois.


Rue du Tunnel, dans des locaux qui ont vu se succéder bon nombre de propriétaires qui n'ont pas su se faire une clientèle, le pari est solide : une trentaine de couverts, une cuisine française classique et joliment soignée, une petite carte, des produits frais, de saison et un choix de vin intelligent, telle est la recette des propriétaires. Pari prometteur qui ne manque pas d'attirer des gourmands curieux.



Accueillante et souriante, Natacha nous installe dans sa salle agréable, composée de petites tables carrées et chaises à haut dossier, tout de noir. Dressage à mi-chemin entre bistrot (set de table papier) et resto chic (vaisselle élégante), toute la salle est lumineuse, dans des tons noir-blanc-rouge, simple, épurée mais avec son originalité. Six à table, nous commencerons par un apéritif (décrit plus bas) tout en consultant la petite carte composée de 5 à 6 entrées (également disponible en plat), même nombre de plats et de desserts. Ça sent le frais, la générosité et le travail. La viande a globalement la part belle quoique tout le monde pourrait trouver son plaisir entre plat de poisson et végétarien. Nous choisissons les composantes de notre repas, verdict, nous n'avons pas épargné le chef en prenant bon nombre de préparations différentes.

Commençons donc par les entrées.

Une fois « Foie gras de canard poêlé et mesclun à l'huile de noix ». Deux belles escalopes apparemment bien grillées, parfaitement exécutée, juste une pincée de fleur de sel et arrosé d'huile de noix, accompagnées de salade fraîche, endives, tomates et pousses d'oignons bien assaisonnée, l'ensemble a plu.


Deux convives ont sélectionné la « Salade de ris de veau au balsamico brun », présentée de la même manière et visiblement bonne.


Les trois derniers dîneurs ont choisi l' « Aumônière de chou frisé au chèvre frais et lardons rôtis ». Accompagnée d'une salade semblable, l'aumônière est très appétissante, dodue. La préparation de chèvre est peut-être un peu riche en lardons à mon goût car j'aurais préféré une plus riche fraîcheur du chèvre mais qui a plus amplement telle à l'assemblée.


En plat, deux convives prendront le « Filet de boeuf sauce béarnaise, pommes sautées et légume ». Une belle pièce de viande de belle qualité, respectée, reposant sur un lit de béarnaise épaisse, de belle exécution. En accompagnement, des bâtonnets de courgette juste sautés, une purée de butternut très bonne et des dès de pommes de terre poêlés.


Un autre convive choisira la salade de ris de veau en plat. Après consultation avec l'intéressé, elle sera servie comme le plat précédent, avec la béarnaise (dont je n'ai que peu entendu parler en terme d'association^^) et les accompagnements.


Pour ma part, cela sera les « Suprêmes de caille poêlés au vin rouge, pommes sautées et légume », une jolie portion de suprêmes de ce volatile délicat (8 suprêmes), bien moelleux, richement arrosé d'une sauce au vin rouge et jus de viande très bien exécutées, accompagnements semblables.


Le « Filet de loup de mer et son beurre blanc, riz basmati et légume » était à nouveau d'une grande simplicité, fort bien apprêté. Cuisson juste, bel arôme du beurre blanc. Le riz semble avoir plu et les légumes, toujours semblables, fonctionnent également avec ce plat.


Enfin, l'un de nous aura joué la carte de la saison avec le « Filet mignon de cerf au cassis et curry rouge, garnitures maison ». Ici, les accompagnements changent : les spätzli étaient naturellement de mis. Avec cela, purée de butternutt, chou rouge, marrons et poire à la confiture, tout y était pour que l'intéressé apprécie son plat, d'autant que la viande était bonne, aux saveurs peut-être un peu légères (j'aime le goût et le caractère de la chasse), un excellent jus.



Un bon pain a accompagné ce repas, de farine plutôt foncée augmenté de quelques graines, fort bien.
Notons qu'en plus, Natacha s'enquière si nous désirons des accompagnements en plus, ce qui vaudra du rab de purée de butternutt.


Peu d'entre-nous prendront un dessert autre qu'une boule de glace (3 boules caramel beurre salé artisanales qui ont beaucoup plu ont été servies).

L'un de nous prendra « Le duo de mousse au chocolat » : deux quenelles, l'une d'un blanc virginal promettant la douceur, l'autre sombre et promettant l'amertume, les mousses sont bonnes et bien réalisées, accompagnée de crème fouettée.


Les deux derniers prendront « Le clafoutis maison ». Un clafoutis, c'est tellement bon et tellement rare de le trouver à la carte d'un restaurant ! Impossible de résister. Le fruit utilisé change régulièrement dans ce restaurant (d'où le manque de précision). Ce soir, ce sera aux pruneaux. Fort bien réalisé, simple, gourmand, réconfortant, c'était tout ce qu'il fallait.


Question abreuvoir, à l'apéro, à part une bière blanche Paulaner en bouteille et un jus de tomate, un kir (qui n'était pas à la crème de cassis mais j'avoue avoir oublié le détail), deux verres de Petite Arvine, Grand Métral, Provins, Valais (2012) et un d'Epesses, Sainte-Catherine, Patrick Fonjallaz, Lavaux (2012).
Pendant le repas, pour donner du goût aux 4 bouteilles d'eau, il a fallu au moins deux bouteilles de Crozes-Hermitage, Cave de Tain, Côtes-du-Rhône (2010) qui a été un bon compromis pour l'ensemble du repas, offrant un joli rapport prix/plaisir.


Le tout nous est revenu à 562.90.-
Nous avons unanimement passé un bon moment au P'tit Lausannois. On n'y va pas pour être étonné, épaté, dérouté, mais pour vivre un moment agréable dans un cadre élégant, avec un service très professionnel, charmant et sympathique augmenté d'une cuisine traditionnelle très bien réalisée à partir de bons produits. Je souhaite tout de bon à cette jeune équipe et les remercie pour ce bon moment passé en leur compagnie !

Edit:
Avant de conclure, il me faut peut-être revenir sur quelques points qui étaient présents sous forme de nuance dans mon billet, mais que je souhaite rendre plus éloquents.
Clairement, j'ai apprécié mon repas, mais je pense qu'il est visible que je n'ai pas été émerveillé (mais je ne crois pas qu'on aille au P'tit Lausannois dans ce but). Les produits sont frais, bons, de saison et bien travaillés, tout cela avec beaucoup de simplicité et de tradition. Le résultat est à peu de chose près irréprochable mais ne me transportera ni ne m'émerveillera pas. Ce que je recommanderais peut-être serait de chercher plus de diversité dans l'assiette en matière d'accompagnement, à moins que cela ne soit véritablement un parti pris ou une volonté propre. En parallèle, en rapport avec ce que j'ai consommé, j'ai trouvé l'ajustement des prix sensiblement disproportionné, mais j'ai rarement été bon juge de cela donc laisserai à d'autre le soin d'en juger. Des bémols qui sont très personnels mais que l'honnêteté m’empêche de passer sous silence, et j'ai la sincère impression que cela pourrait profiter à ce lieu qui a du potentiel pour lequel je renouvelle mes vœux de succès.

Rue du Tunnel 14
1004 Lausanne
Vaud, Suisse

samedi 25 octobre 2014

Fıccın, Istanbul



Un séjour à Istanbul est toujours trop bref. Ce premier octobre 2014, voici déjà venue notre dernière soirée dans cette fascinante cité. Un dernier repas qui se fera à Beyoğlu, district d'Istanbul de loin le plus intéressant du point de vue culinaire, très vivant et en perpétuel mouvement.

Après une ultime balade sur l'animée Istiklal et ses rues perpendiculaires, nous aboutissons dans une petite allée nommée Kallavi Sokak, en vue de déjeuner au Fıccın. Il ne sera d'ailleurs pas difficile à trouver en cette voie resserrée car ce qui n'était à l'origine qu'une enseigne s'étend aujourd'hui à pas moins de 4 ou 5 établissements dans la rue. Autre témoignage de son succès, la clientèle stambouliote en tout genre, familles, travailleurs, amis, qui s'y presse de même que les touristes qui les singent.

Ces 5 enseignes sont en réalité 5 salles ; la cuisine est centralisée en un lieu et les plats se baladent le long de la rue pour être présentés aux clients. Rassurez-vous, les distances sont courtes et les plats arrivent à bon port chauds et bien faits.



Les différentes salles sont généralement d'une grande simplicité : des tables resserrées, habillées de blanc, tout juste dressées, de-ci de-là quelques décorations murales sobres, c'est simple, propre, relativement nu mais cela donne un sentiment d'espace au milieu de la foule qui s'y agglutine. Le service est serviable et chaleureux et malgré la masse de travail, saura toujours être attentif aux besoins des clients.




La carte du Fıccın est courte et sobre, proposant une cuisine traditionnelle qui pourrait sembler ne pas se différencier des autres restaurants : soupes en entrée, salades et mezzés, quelques plats de viandes grillées, poissons grillés ou frits mais également quelques spécialités caucasiennes qui font la célébrité et la personnalité de Fıccın. Mais au-delà du choix, ce qui différencie les restaurants traditionnels les un des autres, c'est ce petit quelque chose dans l'assiette qui fera passer le repas de la qualité « standard » à la qualité « bonne » à « exceptionnelle ».

Comme dans la plupart de ces restaurants, nous sommes très vite pris en charge. Nous sont présentés sur plateau un assortiment de mezzés froids. Tous sont des plus appétissants. Il nous faut toutefois bien nous décider. Nous nous partagerons trois mezzés que nous consommerons avec un pain mi-blanc simple et de bonne facture.

D'abord une spécialité caucasienne de poulet émietté augmenté de noix et d'ail. Il s'agit d'une pâte assez massive, bien parfumée de piment concassé, une pointe de sumac et autres, riche en saveur et de texture crémeuse et épaisse. C'est vraiment excellent.


Puis une préparation d'aubergine frite au yaourt et à la tomate : à nouveau énormément de saveur ! Malgré le fait que l'aubergine soit frite, il n'y a pas de sensation de gras. La texture est extrêmement agréable et l'ensemble est d'une grande gourmandise.


Enfin un « Haydari », une salade d'herbes au yogourt. Le yogourt est excellent et très frais, riche en herbes avec des saveurs d'aneth, de menthe, relevé d'ail et de poivre, rafraîchi d'un jus de citron, simplicité parfaite !


L'essentiel de la table a cédé à l'une des spécialités de la maison, les raviolis caucasiens à la viande en sauce au yaourt. Généralement on trouvera dans les restaurants turcs les « mantı », qui sont de toutes petites bourses de la taille d'une phalange, farcis de viande à la sauce au yaourt. J'en raffole et n'en ai que mangé rarement au restaurant. Ici les raviolis sont plus gros, la pâte un peu plus épaisse offrant plus de mâche et la farce plus généreuse. Cette dernière est tout à fait savoureuse, de viande de boeuf augmentée d'oignon, d'ail et herbes, très gourmande. La sauce au yaourt est d'une grande simplicité mais excellente, arrosée d'une huile d'olive légèrement piquante. Nous est donné à côté un assortiment de petits condiments, du sumac, du piment concassé et du thym sauvage séché. C'était un grand bonheur, qui a tout de la « confort food » et on aime cela. L'un des convives a aimé son plat au point d'en demander du rab.



Le quatrième convive préférera le loup grillé, servi comme le veut la tradition tout en simplicité avec son quartier de citron, sa rondelle d'oignon et sa salade d'herbes aromatiques, un peu piquante qui pourrait en saveur être une variété de roquette mais avec beaucoup plus de profondeur gustative que notre habituelle herbette.


Durant ce repas, nous avons consommé de l'eau, ainsi qu'un vin rouge plutôt bon, « Yakut » Kavaklidere, d'Ankara, qui était plutôt bien charpenté, déployant plutôt des saveurs de bois et d'épices.


Gourmands que nous sommes, nous nous sommes partagés les trois desserts de la carte :

Une pâtisserie à la banane et au biscuit qui fut une préparation de banane écrasée et parfumée enrobée de biscuit en poudre était probablement le moins intéressant : c'était certes bon mais j'ai toujours trouvé la saveur de la banane très lourde en dessert.


Le pudding garni de kadayif et parfumé à la noix était d'une grande gourmandise, de texture fondante, frais et riche en saveur, c'était un grand plaisir et probablement le dessert le plus plaisant.


Enfin, la semoule aux graines de pavot était surprenante déjà de par sa teinte verdâtre pâle mais surtout de par sa texture très aqueuse qui fond dans la bouche. C'est très doux et gourmand.


Le service en salle est à l'image des lieux, simple, sobre mais accueillant. L'ambiance des lieux est joyeuse et ce fut un plaisir de passer notre dernier repas de ce séjour au Fıccın. Notons qui plus est l’addition des plus douce qui s'est montée à 150 TL pour ce repas de titan. Verdict : réservez votre place, sinon il est peu probable que vous trouviez la possibilité de vous sustenter en ce lieu très agréable !

İstiklal Cad. Kallavi Sok.
No:13/1 - 7/1 Beyoğlu
İstanbul
Région de Marmara, Turquie

jeudi 23 octobre 2014

Asitane, Istanbul


 
L'an passé, je suis allé seul au restaurant Asitane et en suis sorti enchanté, comme vous pouvez le voir dans le billet que je lui ai dédié. Impossible de ne pas y mené mes co-voyageurs, ce 30 septembre 2014.

Sis dans des quartiers passablement excentré, il faudra prendre le bus et traverser la ville vers l'ouest pour s'y rendre. Des vieux quartiers, plutôt pauvres, mais néanmoins calmes et agréables et possédant un certain nombres de beaux rendez-vous touristiques.

N'ayant pas autrement changé, je passerai sur la description des lieux que vous pourrez dans l'autre article dédié à ce lieu. Je reproduirai toutefois quelques photos prises cette année, offrant une vue de jour de la terrasse sur laquelle nous nous installerons.







Nous sommes très vite pris en charge et placés sur cette jolie terrasse. Le fond de l'air n'étant pas si chaud que cela, les chaises sont équipées de couvertures dont pourront se revêtir les clients.

Nous buvons l'apéritif en consultant la carte. On la découvre toute composée de mets impériaux, nous faisant voyager de 1453 à 1918 à travers les produits, les épices, les saveurs. En effet, pour rappel, les chefs d'Asitane ont fait des années de recherches sur les cuisine des palais de Topkapı, Edirne et Dolmabahçe, à la recherche des mets qui régalaient les sultans et leurs invités.

Nous recevons très vite deux pains différents d'une très grande qualité, deux petits ballons, d'un plutôt à la cannelle et au sésame, l'autre à la cannelle augmenté de grains d'anis.


Ils se marient très bien avec ce petit concassé de pois chiche épicé et cette huile d'olive herbeuse de très belle qualité.


Deux gourmands prendront deux entrées, tandis que les deux autres convives se contenteront d'une seule.

A la table, deux « Toyga Aşi  », soupe de yaourt au boulghour et pois chiches, une recette du XIVe siècle, servie froide. Gourmande et fraîche, le boulgour assez grossier de même que les pois chiches donnent saveur et mâche. Les épices sont délicates, poivre, un peu de cumin notamment, et le tout est enfin arrosé d'une huile d'olive parfumée à la menthe. C'est excellent.


Une personne a pris une soupe d'amande douce, la « Badem Çorbası », selon une recette de 1539 que j'avais goûtée l'année passée. Toujours aussi délicieuse, tout en douceur et rondeur, elle est assez nourrissante, parfumée de muscade et grenade.


En deuxième entrée, un convive prendra les « Asitane Lokmalari  », un assortiment de quatre préparations présentées comme « Fiertés d'Asitane ». J'avais dégusté l'an passé ce plat délicieux composé d'un « Humus lokması », recette de 1469 présentant une pâte de pois chiche aux épices, pignons de pin et cannelle d'une gourmandise folle,
un « Lor Mahlutu », préparation de fromage frais un peu granuleux aux échalottes, persil, poivre vert, tomate, assaisonnée au romarin et paprika, recette de 1898 excellente
une « Fave », préparation de fèves mixées assaisonnée d'aneth et huile d'olive agréablement herbeuse en bouche
une « Dövme Hiyar Salatasi », recette de 1844, une salade de concombre au yaourt augmenté d'oignon et de pistaches, un ajout qui twist bien !
Le convive était heureux. Il est vrai que s'il on peut reprocher quelque chose à cette entrée, c'est d'être hyper nourrissante.


Un « Gömlek Kebabı » (1764), une préparation de viande hachée d'agneau et de boeuf parfumé à la coriandre, cumin, pignons, enrobé de crépine et cuit à l'huile d'olive. Moelleux, riche en saveur et gourmand, ces préparations sont présentées sur une excellente salade d'oignon rouge avec quelques feuilles de roka parsemée de graines de grenade. Cette entrée à beaucoup plu à l'intéressé.


Pour ma part, je serai plus intéressé par le « Vişneli yaprak sarması  », recette de 1844 présentant des feuilles de vignes farcies de cerises de type griottes, riz, oignon, pignon de pin, tout cela assaisonné d'huile d'olive, poivre noir et cannelle. Association très intéressante et heureuse, la douceur acidulée de la griotte se marie parfaitement bien avec la gourmandise de la feuille de vigne farcie.


Passons aux plats ! Une personne prendra le « Mahmudiyye », goûté d'an passé, recette de 1539. Il s'agit d'un poulet cuit à l'étouffée avec des abricots secs, raisins sec Rezaki, des amandes, le tout parfumé de cannelle et de clous de girofle. C'est toujours aussi savoureux et a beaucoup plu à la concernée.


A nouveau une souri d'agneau à table, ce soir, avec le « Yufkada Kuzu İncik Beğendili », recette de 1844 où elle est présentée sur une purée d'aubergine, le tout dans un « bol » croustillant. Très parfumé, la viande est parfaite et nappée d'une épaisse sauce de viande aux saveurs de muscade et de cannelle, un bonheur.


Un troisième convive prendra le « Kırma Tavuk Kebabı » (1764), deux fines tranche de poulet parfaitement grillé servi avec des oignons rouges sautés au vinaigre et du chou rouge en pickels. Un plat plus léger, sans doute plus simple, sans être moins bon.


Pour ma part, cette fois, j'ai été très tenté par l'improbable « Kavun dolması » (1539), un melon de la taille d'un gros grapefruit farci et cuit au four. De chair jaune, devenue fondante, plutôt douce en saveur, elle est farcie d'une mémorable préparation de viande très finement émincée (essentiellement de l'agneau), du riz, des pignons de pin, des amandes, des épices (allspice, cannelle,poivre noir...) et des petit cassis séchés. C'est d'une gourmandise exquise et si original. Les sultans savaient vivre !


Pour le dessert, autant dire que plus personne n'avait faim, ni même n'était en capacité d'ingérer la moindre chose, aussi nous avons renoncé au dessert. Le serveur nous a toutefois offert à nous partager un « Südlü Zerde », un joli pudding au lait, avec un peu de riz sur le fond parfumé au safran et au miel. Même si nous nous sommes un peu forcés, le geste était très sympathique et le dessert était d'une grande finesse et pas lourd du tout.


Côté boissons, nous avons pris d'abord un rosé du pays, « Isinda Roze », du producteur Likya, 2011, produit à partir d'un cépage indigène nommé kalecik karası qui a accompagné notre apéritif et les entrées. Un rosé de couleur franche, très frais et un rien effervescent, qui, en bouche, est plutôt bon, simple, assez proche d'un rosé de pinot noir.


Pour le rouge, ce fut un « Château Kalpak » 2010, produit par la maison éponyme, sur des cépages de kalecik karası et de merlot, un vin franc, assez corpulent et boisé tout en exprimant des notes de fruit, il est joliment structuré et nous a offert beaucoup de plaisir.


Le service est toujours aussi serviable et efficace. Qui plus est, au moment de nous apporter l'addition (525 TL) nous nous sommes vus offrir une confiture de prune de la maison... mais l'auteur de ce blog, distrait qu'il est, l'a laissée par mégarde dans son bagage à main... aussi elle est restée à l'aéroport -_-''

Autant dire qu'Asitane est un lieu qui mérite d'être découvert. Certes dans un quartier éloigné et pas forcément très accueillant de prime abord, mais néanmoins riche en histoire avec à ses côtés probablement l'une des plus belles église byzantine qu'il soit, Saint Sauveur in-Chora, ainsi que des anciennes murailles romaines de la cité et le palais de Constantin Porphyrogénète, dont je vous mets, ci-dessous, quelques images en bonus.

Kariye Camii Sokak No:6
34240 Edirnekapı / Istanbul
Région de Marmara, Turquie


Mosaïque murale à Saint Sauveur in Chora

Peinture au plafond de Saint Sauveur in Chora

Autre peinture au plafond de Saint Sauveur in Chora

Façade du palais de Constantin Porphyrogénète

Les murs théodosiens