mercredi 30 octobre 2013

Mon poulet à l'ananas

De temps à autres, je trouve très agréable de manger un plat sucré-salé, pourvu que cela soit au moins relativement bien maîtrisé. Il n'est pas rare de tomber sur des recettes ou des plats qui finissent trop doux, lourdaud et finalement peu agréable à mon goût.

Quand j'achète un ananas, j'aime bien justement en travailler une part en salé. Rien de bien original, c'est sans doute le fruit le plus travaillé en salé.
Si on connaît un peu le fruit lui-même et son effet sur la les nutriments, on comprend d'autant plus son emploi si répandu au-delà de son goût délicieux.

En effet, l'ananas contient (entre autres choses) une enzyme nommée broméline qui aurait parmi ses multiples vertus (anti-inflammatoire, digestif, circulatoire et j'en passe) celle d'être un excellent attendrisseur de viandes car elle dégrade les protéines, cela de façon bien plus douce ou naturelle qu'un bicarbonate de soude et avec, en parallèle, l'avantage du goût (qui ne se mêle pas à tous les plats, évidemment).

Juste en suivant mes envies de goût, sans me fier à une recette ou quelques principes, je me suis fait tout un repas de la recette qui suit, un petit poulet à l'ananas et aux épices, qui s'est avéré tout à fait délicieux.

Mon poulet à l'ananas (pour 3-4 personnes)

500 gr. de poitrine de poulet

Pour la marinade

1/3 - 1/2 ananas frais, aussi mûr que possible
2 oignons
2 cm de gingembre frais
1 gousse d'ail
2 feuilles de keffir
1 c.c. de curcuma
1 c.c.  de coriandre moulue
1 c.c. de cardamome
1 c.c. de cumin
1 pointe de couteau de girofle
1 pointe de couteau de muscade
Du poivre au goût et des petits piments forts

et enfin

de la sauce de poisson
quelques tomates cerise



 












D'abord, préparer la marinade : trancher l'ananas en petit cubes et les oignons en fines lamelles, mettre le tout dans un grand plat. Y ajouter les feuilles de keffir ciselées, y râper le gingembre et y presser l'ail pour enfin ajouter les épices. Bien mélanger le tout.




Couper le poulet en cubes relativement dodus et les ajouter à la préparation précédente, bien mélanger, ne pas même hésiter à malaxer à pleines mains (on n'oubliera pas de se les laver consciencieusement avant et après... enfin... c'est au goût de chacun). Couvrir le tout d'un film plastique et laisser mariner autant que possible (6 bonnes heures de mon côté).


Chauffer une poêle. Pendant ce temps, retirer les morceaux de viande de la marinade et, quand la poêle est chaude, les y faire dorer quelques instants de chaque côtés. Ajouter la marinade et cuire le tout ensemble environ 5 minutes. 

 












Ajouter enfin les tomates cerises et un peu de liquide (eau, dashi ou de bouillon de poule par exemple), suffisamment pour que le tout puisse mijoter quelques instants. Ajouter de la sauce de poisson au goût, goûter, rectifier l'assaisonnement et servir chaud.


Pas autrement de lait de coco dans ma recette, rien n’empêche d'en ajouter, libre a chacun.

J'ai servi cela avec quelques légumes en julienne juste sautés et un bol de riz jasmin.










 Bon appétit!


mardi 29 octobre 2013

La vraie recette pour fainéants !

Montre en main, de boulot, en comptant le temps des photos, j'en ai eu pour 2 minutes...

Parce que oui, on me dit souvent "mais ça prend du temps de faire tes recettes", "mais c'est compliqué" etc...

alors voilà LA recette en réaction à cela, une vraie recette minimaliste de gros flemmard, mais qui est tellement délicieuse qu'il me faut la partager, alors enjoy !

Pour cette recette, il faudra :


- une courge
- un four
- un couteau
- le nombre de cuillères correspondant au    nombre de convives










Si a priori n'importe quelle courge pourrait convenir, on en choisira une de préférence de goût plutôt doux et à la peau relativement fine (de la famille potimarron ou acorn pour les plus répandues). On peut le faire avec une courge spaghetti également pour que la chair file et donne les fameux spaghettis, mais ce n'est pas l'objectif ici.

On la lave consciencieusement, on la met dans un plat résistant à la chaleur et on la balance au four, à 150-160 degrés, et on laisse rôtir.



Le temps de cuisson dépendra clairement de la taille de la courge. Pour une belle courge de 600-800 gr. déjà je laisse une bonne heure.
Il ne faut pas s'en faire, cela ne brûlera pas la chair, la peau jouant le rôle de protection, donc on peut vraiment littéralement "oublier" notre courge au four (dans la mesure du raisonnable). Pour s'assurer de la cuisson, le mieux, c'est de tâter. Si c'est devenu mou, c'est tout bon!





Il ne reste plus qu'à trancher la tête, ôter les pépins (que l'on peut conserver pour les griller) et se délecter de cette chair si douce, telle quelle, froide ou chaude. Et mieux encore, si la peau est suffisamment fine et pas carbonisée, on peut la consommer ;-)








On peut la consommer ainsi, mais également s'en servir de base pour toutes sortes de mets (farce pour raviole, paupiette ou autre ; croquettes ; en salé ou en sucré).

Alors, un truc si simple, sans efforts et sans pertes... pourquoi ne pas en profiter???



samedi 26 octobre 2013

Une chasse toute simple

C'est la saison, elle est courte, y faut en profiter...
Alors voici encore une recette de chasse !


J'ai laissé le produit très simple ce coup-ci. En réalité ce n'était même pas l’origine de la conception de ce plat.


Pour la petite histoire, j'avais du bon raisin chasselas qui commençait à tirer la tête sans son plateau. En soi, c'est un réflexe, si j'ai des fruits qui commencent à regarder vers l'ouest, hop, à la cocotte, on en fait une compote ! Pour un emploi salé ou sucré, on s'en fiche, le temps de cuisson laisse l'opportunité de réfléchir.


J'ai donc pris ma grosse cocotte, balancé mon raisin soigneusement nettoyé (env. 500 gr), coupé un bon coing (environ 200 gr.) dedans, arrosé de jus de citron et paf (ça fait des chocapic), couvert, au four à 120 degrés, on oublie pendant 4-5 heures.
Évidemment, le raisin, ça a des pépins. On peut certes les garder, mais cela nuit clairement à la dégustation. Alors la compote, on la passe au tamis (à trous assez large) pour éviter de croquer un bon pépin d'amertume au cours de la consommation... et après on réserve en pot.


Pendant ce temps, j'ai eu l'occasion de réfléchir à ce que je voulais me faire et c'est vrai qu'une petite chasse, avec cette compote, me tentait bien. Quelques pommes sautées et légumes et on y est, c'est tout simple, c'est tout bon, et c'est là !


Recette de chasse simple

150 gr. de filet de chevreuil
2 pommes de terre moyennes
1 oignon
1-2 gousse d'ail
Des légumes selon envie (ici, j'ai opté pour des choux de Bruxelles et du chou fleur)
De la compote (ou une marmelade, maison ou pas, ici ce sera ma compote de chasselas et coing)
1-2 c.c. d'huile de graine de courge
1 c.s. de vinaigre balsamique blanc
1-2 pincées de baies roses
Sel-poivre







D'abord, les pommes de terre. Je ne résiste pas à l'envie de présenter mon outillage bien suisse, ma râpe à roestis. Si ce dernier m'est certes passé dans le coin de la tête, j'ai préféré user de la mandoline au centre.
Donc avec la mandoline, trancher de fines lamelles de pomme de terre (avec ou sans peau, personnellement j'apprécie la peau qui donne un petit goût de noisette à la pomme de terre). Faire de même avec l'oignon et avec la gousse d'ail, ajouter une cuillère à soupe de vinaigre balsamique blanc, un peu de sel et bien mélanger avant de passer tout cela à la poêle. Quand ce sera doré, ce sera prêt et à réserver.























En parallèle, on plongera dans une marmite d'eau bouillante salée les légumes que l'on aura sélectionné. J'aime les choux de Bruxelles (personne n'est parfait), alors difficile de ne pas y songer quand on cuisine de la chasse. Pour varier couleurs et saveurs, j'ai mis un peu de chou fleur également. Laisser cuire très simplement jusqu'à texture désirée et réserver.


Au final, il ne reste plus que la viande à poêler, préalablement salée et poivrée. Idéalement, se contenter de la saisir à feu moyen-vif et prendre les 5 (longues) minutes pour laisser reposer à viande, elle n'en sera que meilleure !


Réunir le tout dans l'assiette, ajouter sur la viande un soupçon de baies roses et de fleur de sel et, à ses côtés, un peu de la fameuse compote que l'on aura légèrement réchauffée et à laquelle j'ai eu l'envie d'ajouter une note d'huile de grains de courge.





Il ne reste plus qu'à déguster ! Bon appétit !






vendredi 25 octobre 2013

Une p'tite douceur sans abus

Parfois, on a envie d''une douceur...

c'est vrai quoi ? Planter ses dents dans un petit gâteau moelleux, doux, réconfortant, cêst toujours agréable ! Mais on peut avoir tendance à se dire que c'est de l'abus.

Mais moi, j'aimerais bien réussir à me faire plaisir de temps à autres sans abuser... Mieux encore, en essayant de me faire du bien : allier le gourmand et le léger, le réconfortant et le santé, cela rapidement et facilement, c'est possible ? Un petit essai improvisé, l'autre jour, me l'a prouvé :

Petits muffins bons pour le plaisir et pour la santé : (une pièce)

Pour la base :

25 gr. de farine de pois chiche
5 gr. de son d'avoine
30 ml. env. d'eau
1 pointe de couteau de poudre à lever










et pour parfumer (comme tenté ici)

20 gr. de confiture (ici d'abricot, faite maison, s'il-vous-plaît, par Ma Bonne Maman à moi)
1/2 c.c. de cannelle









 Dans un bol, mélanger tous les ingrédients secs et ajouter l'eau à la fin progressivement en mélangeant bien. Jauger l’épaisseur de la pâte qui devrait avoir idéalement une texture de pâte à cake, donc encore sensiblement fluide. 


Couvrir d'un film plastique et laisser reposer durant une bonne heure : cela permettra à la pâte de s’homogénéiser ainsi qu'au son d'avoine de mieux se gorger d'eau et d'ainsi conserver au maximum le moelleux du gâteau.

Pour éviter de finir sur un biscuit un peu secos, vu l'absence de matière grasse, j'ai préféré cuire la masse à la vapeur. Déposer la pâte dans un (ou des, il suffit de multiplier les quantités d'ingrédients par le nombre de petits gâteaux) petit(s) moule(s), idéalement en silicone et les cuire à la vapeur, doucement, pendant 20-30 minutes, de sorte à obtenir une cuisson homogène. Mieux vaut compter un peu plus large, puisque grâce à la cuisson douce, il n'y a aucun risque de surcuisson.


Laisser refroidir et démouler délicatement. On obtiendra alors un gâteau moelleux moelleux et humide grâce au son d'avoine, doux en bouche grâce à la farine de pois chiche et parfumé délicatement, à notre goût.

Tout cela en plus, c'est sain, original et léger... alors ruons-nous dessus plutôt que d'hésiter. A manger tel quel, avec un coulis de fruit, une boule de sorbet, de glace, une petite mousse, bref, selon les désirs de chacun:-)

Ici je l'ai parfumé à la confiture d'abricot. Bien entendu, tous les goûts sont permis, confitures ou miels de toutes sortes, mélasse, cacao, chocolat fondu, ou pourquoi pas y cacher un carré de chocolat, un caramel ou même un fruit sec comme une datte ou une figue. Faut s'laisser aller !

Notons un fait : il est chaudement recommandé de savourer rapidement ces pâtisseries légères, elles n'en seront que plus moelleuses et savoureuses. Donc autant profiter de la simplicité de la préparation pour préparer la pâte à l'avance et, au tout dernier moment, la mettre en moule et cuire.







mardi 22 octobre 2013

Le Stand de Gilamont, Vevey


Cela faisait très longtemps que j'avais envie de découvrir le Stand de Gilamont.


Voilà déjà un bon moment que je l'avais découvert et que je le gardais à l’œil de loin. Ce que je pouvais en entendre, en lire ou en voir était toujours des plus élogieux et ne me poussait que plus encore à entreprendre d'y aller.


Notons que le Stand de Gilamont ne propose, de manière générale, que des plats du jours le midi, qui font d'ailleurs toujours l'unanimité quant au rapport qualité-prix-plaisir, cela pour 19 francs. Pour se rendre le soir au Stand, il faut se ruer sur les soirées thématiques qui ont lieu un jeudi par mois qui servent de vitrine au service traiteur que propose le patron.Sur demande sinon, le restaurant peut être ouvert le soir pour des banquets (petits et grands), à la condition que son équipe ne soit pas en déplacement pour un traiteur.


Car oui, avant tout, l'équipe du Stand de Gilamont, c'est un service traiteur. Et pas n'importe quoi !
Claude Clos, le chef de cuisine, est un amoureux de voyages, de produits, de découvertes et (après conversation) de femmes (qui ont participé grandement à lui faire découvrir la cuisine de différentes contrées de l'intérieur et ainsi à nourrir sa passion). Son dada, c'est le challenge, son terrain de jeu, c'est la cuisine du monde : ses services traiteurs peuvent aller des « simples » buffets aux saveurs asiatiques, spécialités méditerranéennes, cuisine française et j'en passe, mais il saura également proposer des buffets autour de la cuisine de la Hollande, cuisine francophone, cuisine africaine...


Certes sa formation au Montreux Palace lui a donner bien plus que juste des bases pour travailler au mieux, mais c'est surtout sa passion, sa curiosité, sa soif de découverte et son brin de folie qui vient là au-dessus qui va sublimer l'ensemble et construire sa notoriété actuelle...
...
... cela en restant simple, en cherchant à toujours se renouveler, s'améliorer, relever d'autres challenges... C'est comme cela qu'il s'éclate et c'est tant mieux, car c'est comme cela qu'il peut toujours s'amuser et épater les gens, avec une humilité et une simplicité toute valaisanne.


C'est une annonce particulièrement tentante qui m'a enfin dirigé ce vendredi 18 octobre 2013 au Stand, à l'occasion d'un buffet. Ma boîte mail, abonnée à la newsletter du lieu, reçoit un message commençant ainsi : « Chers amies, Chers Amis, Chers Clients : Mes amis chasseurs m'ont tiré 2 chevreuils... ». Suit l'annonce d'une, puis deux soirées autour de la chasse et des saveurs d'automne au prix hallucinant de 39 francs?!?.
Mon sang ne fait qu'un tour : manger de la chasse suisse (vaudoise qui plus est, « on est chez nous ! » (comprendra qui pourra)), c'est juste très rare à moins de connaître un chasseur, d'être chasseur ou de connaître un restaurateur qui collabore avec des chasseurs de la région. Les quotas suisses étant ce qu'ils sont, l'amoureux de la chasse a bien plus souvent de la viande de parcs de chasse autrichiens qui aura bien moins de caractère.


Voilà sitôt deux places réservées et nous voici avec un ami arrivant « en campagne » veveysane mai néanmoins proche du centre ville. La voie qui mène au restaurant tout comme le parking de l'établissement, pourtant assez large, grouille littéralement. Le lieu a du succès ! On parvient à s'aménager à la sauvage une place et nous voilà devant une jolie bâtisse toute simple et ancienne aux allures de ferme, volets jaunes et bleus, lumières chaleureuses à l'intérieur, terrasse sans doute accueillante en saison favorable devant. Une volée d'escalier, voilà à droit le bar et une première petite salle accueillante, tapissée de coupures de bandes dessinées, de miroirs publicitaires ou de vieilles pubs et, en contrebas, une large salle de banquet toute bordée de vitrines dans lesquelles reposent de nombreuses coupes, quelques plaquettes dans les autres parties libres et un drapeau valaisan.

On arrive dans cette salle, déjà bondée, et retentissant d'une joyeuse et impatiente clameur. Des longues tables sont dressées avec toujours deux places de séparation entre deux réservations différentiées. A chaque table, un papier nous présente les composantes du buffet au recto, et au verso une suggestion brève de boissons (un cocktail, une bouteille de vin, une demi-bouteille et un cru au verre) et deux desserts pour les plus courageux qui arriveront à leur faire une place (un sorbet noisette arrosé ou un soberano cognac espagnol).


Se dresse en coin de salle un impressionnant buffet : une large vitrine froide regorgeant copieusement de diverses salades et entremets froids, une soupière et trois réchauds sur lesquels se relaieront plats et accompagnements froids. Les odeurs sont appétissantes, les dressages et couleurs donnent faim (s'il fallait encore cela) et on a hâte de débuter.



Une fois le coup de feu donné, c'est en file indienne que l'on approche le buffet, que l'on s'arme d'une petite assiette que l'on remplit selon son envie. Tout est à discrétion et renouvelé avec régularité et générosité, on a donc tout le temps de prendre le siens, il ne manquera de rien jusqu'à ce que tout le monde soit terrassé. A chaque service, notre assiette est changée et nous recevons en permanence l'attention du service en salle qui est des plus charmant et amical.



Et qu'est-ce qui contient ce buffet ? Je m'en vais me lancer dans une description des plats qui risque de rester relativement sommaire au vu de la quantité et du fait que je n'ai pas tout goûté.


Côté froid, place aux figues farcies au Mont d'Or et lardons, mélange gustatif intéressant. Une terrine de faisan douce était présentée côte à côte avec une terrine de chevreuil plus solide en bouche, toutes deux très bien réalisées. Plus loin, un plateau regorge de de melon Gallia piqué d'un jambon cru manifestement du pays de par ses arômes et sa couleur, en tranche relativement épaisse, des petits champignons de Paris farcis de saucisse au chou et fromage intéressants ou encore, comme de petits sandwiches, soit dans une pâte à chou, soit dans un taillé au greubons, une mousse de poisson fumé à la ricotta et salade fort bien réalisés et enfin une mention particulière pour le tartare de cerf, aux saveurs plutôt solide et à l'assaisonnement agréablement relevé présenté sur un petit biscuit cannelé. Enfin un petit oeuf mayo couvert d'une petite tranche de foie gras.




















Dans de petites barquettes, on trouvera çà et là un cappuccino de carottes parfumé au cumin des plus belles allures et surtout un carpaccio de cerf à se damner.



Un gigantesque buffet de salade propose une salade de haricots secs, un chutney de courges, une salade de côtes de bettes, une de champignons, d'endives aux noix et à l'orange, de lentilles, de betteraves aux pommes, des poireaux vinaigrette, et d'autres surprises comme la salade d'escargots au fenouil et la salade créole au choux et carottes. Impossible de tout goûter mais de ce que j'ai goûté et des échos que j'ai pu entendre, tout était extrêmement bien réalisé.


 





















Côté chaud, un bienvenu et délicieux velouté de courges et marrons vient apporter un brin de légèreté et faire la transition avec la cuisine chaude.


Le chevreuil à tors et à travers, prince de la soirée, présenté d'abord sous la forme étonnante de lasagne et de ravioli, absolument succulents, puis en civet puissant, sans doute l'un des meilleurs que j'aie pu goûter à ce jours et en gigot, fort bien réalisé quoique manquant peut-être un brin de tendreté (sans doute le fait du buffet et de la viande maigre). La sauce succulente pallie à ce moindre défaut qui n'enlève rien à la dégustation d'un produit de qualité travaillé avec maîtrise. Späzlis excellents, choux de Bruxelles parfumés et fruits au vin (raisin, poire à Botzi) viennent compléter le tableau de ce festin de roi !



Pour accompagner ce repas, un litre d'Arkina verte et « le pot du chef », une désirée en réalité de Pinot Noir de Vilette « Vieille Porte » 2008 d'Yves Porta, qui quoiqu'encapsulé fut plutôt étonnant et de bonne compagnie (le vin, pas Yves).

Deux Cafés pour conclure, et l'addition qui s'élevait à quelque 112 CHF.



Que dire sinon quel travail ! Un festin gargantuesque, une main de chef méticuleuse, tantôt respectant parfaitement la tradition, tantôt s'accordant de filer doux vers d'autres horizons, des saveurs et des produits d'automne en veux tu en voilà, frais et respecté, qu'ils soient rares, communs, nobles ou populaires, franchement chapeau bas, la prestation est exemplaire et le prix est ridicule au vu de celle-ci.


N'oublions pas toutefois la valeur profondément promotionnelle de ce genre de soirées, qui est et reste une vitrine du savoir-faire du chef et de son service traiteur !


Je ne peux que mille fois recommander de goûter et de faire appel à ses services ! Vous aurez qui plus est la joie de faire la connaissance avec un passionné curieux, original, baroudeur, bon vivant, un de ces hommes comme on les aime, vrais et simples. Merci beaucoup à Claude Clos et à toute l'équipe du Stand de Gilamont !

Le Stand de Gilamont
Rue du Stand 1
1800 Vevey
Vaud, Suisse


vendredi 11 octobre 2013

Le Java, Lausanne


Le Java (de même, au demeurant, que son grand frère le Bleu Lézard), est un cas typique de lieu que j’apprécie possédant une réelle personnalité mêlée d'une grande simplicité, d'une ouverture et d'un cosmopolitisme réel. Ce n'est d’ailleurs pas pour rien que chaque jour, une foule joyeuse s'y presse, tant pour y savourer de bons petits plats que pour y boire un verre, y bruncher ou y grignoter un petit quelque chose.

C'est donc bien naturellement avec plaisir que j'ai fait partie de cette foule ce vendredi 4 octobre 2013 en compagnie de ma Maman.

Situé en plein coeur de la ville de Lausanne, le Java est un véritable lieu de rencontre bigarré, de détente simple à partager entre amis, en famille, ou pourquoi pas seul.
L'établissement jouit d'une architecture plutôt particulière car sur deux étages reliés par une volée d'escaliers situés en plein centre de son espace. En bas, les tables simples côtoient des espaces fauteuils-canapés entourant de petites tables rondes tandis qu'en faut, ce ne sont que des tables normales, boisées sombre et carelées, simplement dressées de set de table et serviettes rouges en papier, petite bougie et carte des mets soit sous forme de fascicule, plastifié pour les spécialités du moment, soit sous forme de livret de CD pour les mets habituels du restaurant et les boissons, CD aux couleurs de Gainsbourg.

 












Car parlons-en de Gainsbourg : ce nom représente un véritable fil rouge dans la décoration, la personnalité et même les intitulés des plats de ce restaurant. Les fans se réjouiront, les néophytes découvriront.

La carte fait part belle aux salades, galettes de sarrasin et tartare, avec chacun 7 ou 8 choix de toutes sortes et toutes inspirations, en veillant à l'emploi de produits de saison. Ajoutons à cela 3-4 entrées en plus, un poisson et quatre viandes, toujours dans une mentalité de saison, fraîcheur, légèreté et gourmandise, simplicité et créativité. J'apprécie cette simple modernité qui caractérise le Java, de même que les prix pratiqués qui sont doux à l'échelle d'établissements semblables dans la région.
En sus, 4 propositions de menu arrêtés de 3 ou 4 plats.

Vendredi soir, c'est soirée message, j'ai donc particulièrement bien fait de réserver car l'établissement fut très vite bondé. Profitons justement de signaler que le Java propose de nombreuses soirées thématiques : messages, café philosophique, scientifique, soirée bonbon rose, massages... de toutes les couleurs et pour tous les goûts et tous les genres.

Le service est jeune, extrêmement sympathique, sans chichi et ronds de jambes, juste très en phase avec le lieu. Nous sommes accueillis et menés à notre table. On nous propose un apéritif, ce sera l'apéritif du moment, une liqueur de cassis et de pèche mêlé de champagne, décoré, pour le côté fun, d'une mini-brochette de bonbons. Frais et désaltérant, il s'est révélé très agréable. Il me faut signaler en plus qu'il nous fut offert (volontaire ou pas, difficile à dire, puisqu'il ne figurait même pas sur la facture).


On profite pendant ce temps pour faire notre choix parmi les plats. Tout étant vraiment appétissant, ce n'est pas chose facile mais voici sur quoi nous avons porté notre dévolu :

Pour moi, en entrée, une petite « Jonglerie chinoise ». Il s'agit de l'une des nombreuses salades que l'on peut commander en format entrée. Entrée oui... et vraiment très bien servie : il n'est pas rare de se voir servir des portions lilliputiennes lorsque l'on commande une salade en entrée, ce qui est plus encore décevant lorsque la description de sa composition faite sur la carte la laisse présager bien garnie. Abandonnons toute crainte au Java, et détachons la ceinture car me voilà devant une belle assiette colorée, odorante, appétissante et généreuse se composant d'une belle quantité de jeune feuilles de salade fraîche, copieusement garnie de saumon fumé de qualité très correcte, de petits dés de tofu ferme parfumé au miel, quelques quartiers de tomate, des croûtons tout simples pour le croustillant, le tout légèrement nappé d'une vinaigrette au soja plutôt convaincante. Mais le must de cette assiette est sans aucun doute un « nem » de crevette, des petites crevettes cocktail accompagnées d'algues wakamé parfumées au sésame et augmentées de coriandre, le tout roulé dans une feuille de brick croustillante : on retrouve de la mâche, du moelleux, du goût et de l'originalité, un grand bravo.




Je cède à l'envie lorsque je vois la présence d'un loup de mer entier à la carte : « Loup de mer entier en papillon fumé au romarin et son trait d'extra-vierge » : une très belle assiette arrive, composée d'une belle quantité de légumes juste poêlés, frais et agréables, une timbale de riz bien cuit et surtout ce loup, de petit gabarit, très bien cuit, servi entier juste sans sa tête et sans arête à défaut de la queue, piqué de branches de romarin qui auront veillé à libérer parfaitement leur saveur. Un très beau geste technique que cette présentation dans laquelle il me faut souligner le fait de ne pas avoir décelé le moindre reste d'arête. Bravo. En accompagnement, une jolie salade de jeunes feuilles, tomate et croûtons.



 











Pendant ce temps, ma Maman s'est contenté d'un unique plat, l'un des grands habituels du Java, « Le tartare classique au boeuf » donc préparé sans créativité particulière mais avec une belle attention et une grande maîtrise, en portion généreuse, coupé au couteau, très bien assaisonné, servi avec une salade, des toasts et des frites parfumées aux herbes.

On finit en se partageant un dessert, la « Ballade  à deux en douceurs ». Il s'agit d'un assortiment de desserts à se partager. En effet, devant l'offre énorme de desserts maison et le fait que tous soient plutôt appétissants, la solution du « un peu de tout » était plutôt bienvenue. Nous arrive donc une jolie assiette chacun, avec une demi tatin tiède de très belle facture, une crème anglaise parfaitement exécutée, une glace à la fleur de lait savoureuse, un brownie au chocolat généreusement augmenté de noix de pécan moelleux et fondant et enfin, pour satisfaire les enfants qui sommeillent au fond des gourmands, une crêpe au Nutella très bien exécutée.



Un excellent repas donc, tout du long arrosé d'une bouteille de « La Tour », Château Grand-Moulin, Corbières, France, le vin dit « coup de coeur du Java » qui est franchement de bonne tenue. Provenant du domaine de Jean-Noël Bousquet, il s'agit d'un assemblage plutôt puissant de Syrah, Grenache, Mourvèdre et Carignan, certes de meilleure compagnie avec le tartare qu'avec mon poisson mais néanmoins bien structuré, joliment fruité et très agréable. 



Pour qu'il ne soit pas dit que nous ne faisons que boire de l'alcool, deux Heinniez vertes viennes compléter les cadavres de la soirée et nous avons conclu avec deux thés tirés de la jolie sélection de la maison.

Avec les apéritifs offerts, tout cela nous est revenu à 140 francs environ, ce qui représente un réel excellent rapport qualité-prix, presque outrancier lorsque comme moi, ce soir, on est armé d'un bon de 50 francs généreusement offert par le directeur de Carte Blanche, Gilles Wegmüller (et somme toute le co-directeur Thierry Wegmüller) chapeautant entre autres le Bleu et le Java. Un très grand merci au Java et à toute son équipe! 

Le Java
Rue Marterey 36
1005 Lausanne
Vaud, Suisse