Un séjour à Istanbul est toujours
trop bref. Ce premier octobre 2014, voici déjà venue notre dernière
soirée dans cette fascinante cité. Un dernier repas qui se fera à
Beyoğlu, district
d'Istanbul de loin le plus intéressant du point de vue culinaire,
très vivant et en perpétuel mouvement.
Après une ultime balade sur l'animée
Istiklal et ses rues perpendiculaires, nous aboutissons dans une
petite allée nommée Kallavi Sokak, en vue de déjeuner au Fıccın.
Il ne sera d'ailleurs pas difficile à trouver en cette voie
resserrée car ce qui n'était à l'origine qu'une enseigne s'étend
aujourd'hui à pas moins de 4 ou 5 établissements dans la rue. Autre
témoignage de son succès, la clientèle stambouliote en tout genre,
familles, travailleurs, amis, qui s'y presse de même que les
touristes qui les singent.
Ces 5 enseignes sont en réalité 5
salles ; la cuisine est centralisée en un lieu et les plats se
baladent le long de la rue pour être présentés aux clients.
Rassurez-vous, les distances sont courtes et les plats arrivent à
bon port chauds et bien faits.
Les différentes salles sont
généralement d'une grande simplicité : des tables resserrées,
habillées de blanc, tout juste dressées, de-ci de-là quelques
décorations murales sobres, c'est simple, propre, relativement nu
mais cela donne un sentiment d'espace au milieu de la foule qui s'y
agglutine. Le service est serviable et chaleureux et malgré la masse
de travail, saura toujours être attentif aux besoins des clients.
La carte du Fıccın est courte et
sobre, proposant une cuisine traditionnelle qui pourrait sembler ne
pas se différencier des autres restaurants : soupes en entrée,
salades et mezzés, quelques plats de viandes grillées, poissons
grillés ou frits mais également quelques spécialités caucasiennes
qui font la célébrité et la personnalité de Fıccın. Mais
au-delà du choix, ce qui différencie les restaurants traditionnels
les un des autres, c'est ce petit quelque chose dans l'assiette qui
fera passer le repas de la qualité « standard » à la
qualité « bonne » à « exceptionnelle ».
Comme dans la plupart de ces
restaurants, nous sommes très vite pris en charge. Nous sont
présentés sur plateau un assortiment de mezzés froids. Tous sont
des plus appétissants. Il nous faut toutefois bien nous décider.
Nous nous partagerons trois mezzés que nous consommerons avec un
pain mi-blanc simple et de bonne facture.
D'abord une spécialité caucasienne de
poulet émietté augmenté de noix et d'ail. Il s'agit d'une pâte
assez massive, bien parfumée de piment concassé, une pointe de
sumac et autres, riche en saveur et de texture crémeuse et épaisse.
C'est vraiment excellent.
Puis une préparation d'aubergine frite
au yaourt et à la tomate : à nouveau énormément de saveur !
Malgré le fait que l'aubergine soit frite, il n'y a pas de sensation
de gras. La texture est extrêmement agréable et l'ensemble est
d'une grande gourmandise.
Enfin un « Haydari », une
salade d'herbes au yogourt. Le yogourt est excellent et très frais,
riche en herbes avec des saveurs d'aneth, de menthe, relevé d'ail et
de poivre, rafraîchi d'un jus de citron, simplicité parfaite !
L'essentiel de la table a cédé à
l'une des spécialités de la maison, les raviolis caucasiens à la
viande en sauce au yaourt. Généralement on trouvera dans les
restaurants turcs les « mantı », qui sont de toutes
petites bourses de la taille d'une phalange, farcis de viande à la
sauce au yaourt. J'en raffole et n'en ai que mangé rarement au
restaurant. Ici les raviolis sont plus gros, la pâte un peu plus
épaisse offrant plus de mâche et la farce plus généreuse. Cette
dernière est tout à fait savoureuse, de viande de boeuf augmentée
d'oignon, d'ail et herbes, très gourmande. La sauce au yaourt est
d'une grande simplicité mais excellente, arrosée d'une huile
d'olive légèrement piquante. Nous est donné à côté un
assortiment de petits condiments, du sumac, du piment concassé et du
thym sauvage séché. C'était un grand bonheur, qui a tout de la
« confort food » et on aime cela. L'un des convives a
aimé son plat au point d'en demander du rab.
Le quatrième convive préférera le
loup grillé, servi comme le veut la tradition tout en simplicité
avec son quartier de citron, sa rondelle d'oignon et sa salade
d'herbes aromatiques, un peu piquante qui pourrait en saveur être
une variété de roquette mais avec beaucoup plus de profondeur
gustative que notre habituelle herbette.
Durant ce repas, nous avons consommé
de l'eau, ainsi qu'un vin rouge plutôt bon, « Yakut »
Kavaklidere, d'Ankara, qui était plutôt bien charpenté, déployant
plutôt des saveurs de bois et d'épices.
Gourmands que nous sommes, nous nous
sommes partagés les trois desserts de la carte :
Une pâtisserie à la banane et au
biscuit qui fut une préparation de banane écrasée et parfumée
enrobée de biscuit en poudre était probablement le moins
intéressant : c'était certes bon mais j'ai toujours trouvé la
saveur de la banane très lourde en dessert.
Le pudding garni de kadayif et parfumé
à la noix était d'une grande gourmandise, de texture fondante,
frais et riche en saveur, c'était un grand plaisir et probablement
le dessert le plus plaisant.
Enfin, la semoule aux graines de pavot
était surprenante déjà de par sa teinte verdâtre pâle mais
surtout de par sa texture très aqueuse qui fond dans la bouche.
C'est très doux et gourmand.
Le service en salle est à l'image des
lieux, simple, sobre mais accueillant. L'ambiance des lieux est
joyeuse et ce fut un plaisir de passer notre dernier repas de ce
séjour au Fıccın. Notons qui plus est l’addition des plus douce
qui s'est montée à 150 TL pour ce repas de titan. Verdict :
réservez votre place, sinon il est peu probable que vous trouviez la
possibilité de vous sustenter en ce lieu très agréable !
İstiklal Cad. Kallavi Sok.
No:13/1 - 7/1 Beyoğlu
No:13/1 - 7/1 Beyoğlu
İstanbul
Région de Marmara, Turquie
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