Un billet qui n'est pas vraiment à
ma sauce ce coup-ci :
J'ai récemment découvert un blog
que je trouve absolument fantastique dans la mentalité prônée, La
Table De Diogène est Ronde.
Il s'agit d'un blog
essentiellement axée sur la cuisine coréenne et asiatique avec une
forte tendance au slowfood, très créative, responsable et
chercheuse. Autant dire que je le dévore !
Je suis tombé dernièrement sur
un billet de ce blog expliquant comment réaliser de l'ail noir
maison. Pour qui ne connaîtrait pas cette délicatesse, il s'agit,
sous sa forme la plus traditionnelle, d'un produit japonais
(particulièrement la préfecture d'Aomori) réalisé à partir d'ail
commun « confit » dans de l'eau de mer puisée à très
grande profondeur pour une pureté optimale. Respectant un processus
délicat, l'ail prendra petit à petit une couleur noire,
s'attendrira jusqu'à obtenir la texture d'une datte ou d'un pruneau
sec. En outre il perdra ses composés sulfurés qui piquent la bouche
et donnent une haleine de chacal tout en conservant le reste des
formidables vertus de l'ail.
En plus, pour ne rien laisser
perdre, c'est absolument délicieux. L'ail étant conservé à
humidité et chaleur constante, il subit une caramélisation très
lente fort bien explicitée ici
et ici,
les saveurs sont entières, rondes, presque balsamiques et douce :
ce sont des bonbons !
Par chez nous, ce produit est une
rareté. Non seulement il est quasiment introuvable (à part très
ponctuellement dans des épiceries fines ou éventuellement chez
Globus) mais en plus il est affreusement cher (dans les 10 francs la
tête d'ail... 1 franc la gousse grosso modo).
Alors moi, quand je tombe sur cet
article, tête baissée, je tente le coup.
Je ne vais pas réexpliquer la
méthode parfaitement (et en plus un poil humoristiquement) expliquée
sur l'article en lien mais témoignerai de mon expérience.
Une quinzaine d'aulx se sont
retrouvés à faire une rave party transpirante dans mon rice-cooker
en mode « maintient de chaleur », conservant une chaleur
constante de 64 degrés pour mon appareil et une humidité tout aussi
constante (non mesurée) (notons en parallèle que mon rice-cooker,
il est sympa, je peux y balancer un oeuf et l'oublier quelques temps
pour obtenir un « oeuf
parfait »).
Je les ai laissé une quinzaine de
jours dans une cuisine consciencieusement fermée car cela sent !
Pas vraiment comme si on nous blindait les narines d'ail cru pressé,
mais plus une odeur latente d'ail en cours de cuisson ; ça
n'est pas mauvais, mais c'est pénétrant !
On croise les doigts et le
quinzième jour, mes aulx revoient enfin la lumière. Ils sont
manifestement mous et un petit test me montre qu'ils ont joliment
coloré.
Je les dépose sur une grille et
les laisse sécher à l'air libre une bonne semaine et le résultat
est on ne peut plus concluant tant en saveur qu'en couleur.
Une recette suivra bientôt, en
attendant, merci beaucoup Luna
et ses formidables inspirations !
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