L'autre jour, j'ai retrouvé dans mes
fonds d'armoires une superbe cocotte en terre cuite d'origine
espagnole ; un objet très traditionnel, d'origine ancienne et dont
les premiers modèles sont le pain quotidien des archéologues mais
également un outil de cuisine formidable dans lequel la répartition
de la chaleur est excellente et qui permet de mijoter longuement des
mets à l'étouffée, au four ou à feu doux.
Peu après m'est venue une furieuse
envie d'acheter 8 kg de tomates à mon petit marché fermier local
(en choisissant les plus fatiguées, molles et rouge sombre, bref l'
invendable sur les étals mais que les marchands se font une joie de
vendre à prix doux à qui recherche des tomates gorgées de soleil,
fruitées et sucrés qui ont le seul défaut d'être trop molles pour
en faire une salade) et d'en faire une sauce tomate. Après 48 heures
d'abandon à feu doux, on dévoile le couvercle et on se réjouit de
la première dégustation olfactive en remplissant ses petites pots
tout propres.
J'avais envie, ce mercredi 28 août
2013, d'inaugurer ma production. Mais que faire ? Un bout d'bidoche
sous la patte, quelques herbes, épices... on pense naturellement à
une bo... nne potée de haricots rouges à la viande, plus
communément appelé chili con carne : typiquement le genre de plats
que j'adore, tout de goût, d'épice et de rassasiement, qui plus est
facile a préparer et pouvant être fait en avance et laisser à
buller tout doucement en attendant d'être dégusté, ce qui aura en
plus un heureux impact sur le goût et la texture.
D'abord les haricots ! Je suis peu
friand des boîtes aussi je les préfère secs. Je n'avais pas prévu
le coup et n'en avais pas laissé à tremper la veille. Qu'à cela ne
tienne, j'applique une technique simple de trempage express, que j'ai
apprise tantôt : il s'agit de mettre les haricots directement à
bouillir (départ de l'eau froide), laisser à fond durant 5 minutes,
couper le feu et laisser refroidir : cette petite manipulation
remplace le trempage et il ne reste plus qu'à réellement cuire les
haricots.
A côté, on prépare les ingrédients,
ail, oignons, viande fraîchement hachée (maison si possible),
poivrons, piment. J'ai ajouté encore une carotte dont j'aime bien le
goût doux dans ce genre de préparations et qui plus est avait le
profil parfait pour s'ajouter à ce plat.
Et on met tout cela à bondir, à tour
de rôle, dans une poêle et on les transfère un à un dans la
fameuse cocotte en terre cuite. J'ai fini avec la viande que j'ai
déglacé au porto pour accrocher les saveurs et apporter une note
sucrée.
On balance les haricots sur tout cela,
la sauce tomate qui n'attendait que de sortir de son bocal, un peu de fond de viande (maison si possible, en poudre dilué à défaut), du cumin,
du paprika (fumé, cela donne ce petit goût de reviens-y!) et encore un peu de piment en poudre et c'est partit,
couvert au four et on laisse mijoter cela à chaleur douce (100-120
degrés) et on oublie jusqu'au moment de servir (cinq heures plus
tard).
Le résultat : des saveurs qui ont
eu le temps de faire connaissance et s'harmoniser, une viande
moelleuse et encore juteuse, des légumes fondant, du piment qui
dépote. Un peu de coriandre ciselée pour parfaire le tout et il n'y
a plus qu'à servir, tel quel avec une grande salade, avec une
bonne miche de pain ou du riz (comme un ragoût).
Si un bon rouge bien charpenté est sans
doute le meilleur des accompagnements, je resterai à l'eau :
boire seul, c'est pas mon truc et je me régale assez comme cela !
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