Rien de tel, une douce soirée d'été couplée d'une terrasse au
bord du lac. Comble de bonheur, ce mercredi 21 août 2013, la pleine
lune s'était parée de ses plus beaux atours pour parfaire le cadre
naturel.
Le cadre matériel que nous avons choisi pour passer notre soirée
et partager un repas était le Croquignolet. Le lieu, sis le long du
port d'Auvernier, presque les pieds dans l'eau du lac de Neuchâtel,
a tout d'une buvette de plage toute simple, retapée et à laquelle
on aurait donné une personnalité. Notons que l'établissement
m'ouvre qu'en été.
Quasi composé exclusivement d'une terrasse couverte divisée en
deux parties, l'une moderne et relativement élégante, dans les tons
gris de larges chaises et noires de tables dressées simplement et
joliment, l'autre plus boisée couverte d'un toit type payotte et un
désir d'inspirer le voyage, l'intérieur est exclusivement habité
par le bar et la cuisine. Le cadre est censé être en correspondance
avec la cuisine, puisque l'ardoise promet des spécialités de
terroir et réunionnaise.
Le restaurant est entièrement réservé ; nous mentionnons notre
nom et sommes illico menés à notre table, côté payotte. Les
cartes suivent de ce pas.
Quelques chips type Snacky pour accompagner un verre apéritif.
pendant que l'on consulte la carte. Celle-ci est plutôt
appétissante, pas trop grande et bien faite. Les entrées semblent
particulièrement intéressantes car apparemment très travaillées
avec des produits terroir comme plus exotiques. Les mets de poisson
et de viande sont eux beaucoup plus traditionnels,sans grande
créativité et très en phase avec des propositions telle la fondue
au fromage. Et je trouve un peu dommage pour un restaurant proposant
des spécialités réunionnaises de choisir comme seuls représentants
deux cari, l'un de crevette, l'autre de cigale. Sans doute la
proposition a-t-elle été réduite au fil des ans, ne recevant sans
doute pas le succès escompté ; aussi, avec une sauce maison et deux
produits surgelés, on limite la perte.
Enfin trois desserts maison créatifs et appétissants d'
intitulés et fraîchement préparées (il est recommandé de les
commander en début de repas d'ailleurs.
On choisit et il n'y a que peu à attendre avant l'entrée , un
poil trop peu d'ailleurs car nous n'avions pas fini nos apéritifs.
Mais concentrons-nous sur les assiettes.
En plat mon choix s'est porté sur le « Cari de cigale de
mer à la réunionnaise ». M'arrivent d'abord les
accompagnements, un petit pot de lentilles bien cuites servies
froides, une petite casserole de riz long grain très correct et une
sauce épicée sensiblement relevée. L'assiette se compose de quatre
grosses cigales en carapace, bonne qualité de produit et cuisson
bien réalisée, présentées nappées et barbotant dans cette sauce
aux épices aux saveurs essentielles de curcuma, piment et tomate,
avec une pointe d' agrume, citron ou peut-être combawa. L'ensemble
est vraiment très bon, bien présenté et bien servi, j'ai beaucoup
aimé cette assiette. Je passerai l'assiette de salade qui m'a été
menée à côté, nappée d'une formidable sauce industrielle
toujours aussi délicate. Le point sombre du plat, que je laisserai
de côté.
Je n'ai pu résister, en dessert, à la « Crème brûlée
Hibiscus et zeste de combawa, glace coco ». Une crème brûlée
parfaitement réalisée aux saveurs florales, assez sucrée rendant
le zeste d' agrume fort appréciable. Le tout surmonté par une
épaisse couche de caramel encore tiède. En guise de couronne, une
glace coco vraiment excellente, pleine de saveurs et riche en
copeaux. Quelques éclats de pistache caramélisée vient décorer le
tout pour parfaire l'ensemble.
Ma Maman, armée d'une petite faim, à demandé une entrée en
format plat, les « Petits boudins créoles, chiffonnade de
salade et confit d'ananas aux épices de l' Île de la Réunion ».
Quatre petits boudins dodus et de bon goût, bien équilibrés en
épices, aux saveurs principales de girofle, se tiennent dans une
broussaille de salade de belle allure arrosée d'une vinaigrette
maison aux dires de la dégustatrice et d'un petit bol garni d'ananas
dans un sirop épicé, avec des notes principales de cannelle.
L'ensemble est bon et se marie bien.
Tout au long du repas nous a été proposé un pain mi-blanc
augmente de quelques graines de lin de plutôt bonne allure.
Pour boire, en plus d'une carafe d' eau et d'un demi-litre d'eau
gazeuse (Arkina), nous avons débuté, en apéritif, par un verre de
Chasselas non filtré du Domaine Etienne de Montmollin, frais ,
plutôt acide avec quelques notes florales et un verre
d'Oeil-de-Perdrix du même domaine. Puis une désirée de Magie
Noire, assemblage de Garanoir, Gamaret et Pinot noir fruité, frais
et plaisant.
En fin de repas, un ultime verre de Cabernet Sauvignon espagnol
(Abadal Crianza, DO 2008) et l' addition s'est montée à 156.70 CHF.
Côté service, il est doublement féminin. Peut-être un nombre
insuffisant pour la terrasse car si elles assurent plutôt bien, on
ne peut s'empêcher de les sentir un rien tendues et pressées. Pour
ma part, j'ai réussi à bien faire comprendre que nous n'étions pas
pressés lorsque j'ai reçu mon entrée avant d'achever l'apéritif.
Sinon ces dames ne manquent pas d'assurance et sont plutôt
efficaces.
Au final, une jolie expérience que ce Croquignolet : un
cadre des plus plaisants, une cuisine de belle facture qui pourrait
être à mon goût un peu plus réunionnaise tout de même (à voir
si, peut-être, sur commande, des mets spéciaux sont négociables).
Le lieu est des plus recommandables pour passer une soirée belle,
bonne et agréable.
Place des Perchettes
2012 Auvernier
Neuchâtel, Suisse
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