jeudi 22 août 2013

La Brasserie des Tours, Carouge






Dès son ouverture et les premiers échos que j'en ai eu, j'ai eu envie de faire un petit saut à la Brasserie des Tours. Le lieu n'est pas exactement nouveau mais a été fermé et retapé par une équipe d'entrepreneurs enthousiastes et passionnés.


Une descente sur Genève le 14 août 2013 fut une occasion toute trouvée pour m'y rendre en amicale compagnie.



Le coin est manifestement résidentiel, avec de grandes tours locatives alentour, des boulevards, on n'est pas au centre-ville ni dans un secteur chic mais clairement dans une zone populaire. Ouvert sur un parc joli possédant une fontaine jolie au soleil mais d'un tristoune gris bétonné une fois l'ombre revenue, l'établissement voit déjà sa terrasse assaillie malgré sa nouveauté. La terrasse est simple, des chaises de jardin bariolées, tables gris carbone, plutôt sympathique, tandis que l'intérieur se révèle plutôt joli dans ce qui semblait être auparavant un vrai bloc de béton : des murs rouge-bordeaux, long bar blanc de belle présentation, cuisine vitrée sous les yeux, et une bonne série de tables rondes surélevées ou de taille standard simple blanches et noires, dressées de sets de tables estampillés aux couleurs de la maison.




On nous prend illico en charge et à intervalle régulier on nous propose à boire, puis on nous amène la carte, puis les boissons.


Côté cuisine, la carte se compose de divers plats ou entrées disposés relativement pêle-mêle, ce qui ne les rend pas moins tous aussi appétissants les uns que les autres : travail sur les produits de saison, régionaux principalement, quelques mets autour de la charcuterie, d'autres clairement de brasserie et d'autre plus fins d'intitulés et créatifs.
La carte des vins respecte le thème en proposant une bonne vingt-trentaine d'étiquettes essentiellement régionales et confirme cette attention du patron.


Bien que les discussions aillent bon train, on a faim, on s'efforce de faire un choix cornélien et in reprend nos conversations en attendant la régalade......


En entrée nous nous sommes partagés à trois deux plats froids : « Carpaccio de céleri, betterave, antipasti d' aubergine... Tofu à l'huile extra vierge d'olive » : ce plat est une vraie grande réussite : déjà esthétiquement, la présentation est recherchée : un mille feuilles d' aubergine marinée, céleri rave betterave ciogga et tomate verte couronné de tomates rouges trône au centre de l'assiette entouré de fines lamelles de betterave et céleri rave coiffés de dés de tomate et de tofu ferme. La tomate est fraîche, douce et fruitée, l' aubergine est marinée dans une huile d'olive douce et florale de très belle qualité, avec une note acidulée, tandis que les légumes racine ont apparemment juste été blanchis, leur offrant une certaine tendreté tout en conservant une agréable mâche. La vinaigrette recouvrant le tout est d'une insolente simplicité mais faite de bons produits, huile d'olive légère et florale, un vinaigre parfumé et agréable, une pointe de sel et le tour est joué ! L'élément en dessous était le tofu : un choix médiocre de tofu de supermarché, compact et granuleux, sans saveur et de texture trop peu plaisante pour en apprécier la saveur. Un tofu soyeux japonais, simple, tendre et frais serait un choix judicieux et ferait de ce plat une véritable et pure réussite végétale digne des grandes table.


La seconde assiette que nous nous sommes partagée fut la « Salade froide de poulpe de la Méditerranée, Arc-en-ciel parmi les Tours » : une généreuse portion de poulpe très bien travaillé, parfaitement cuit, dépourvu de sa peau et de ses tentacules pour un résultat tendre et délicat, pendant peut-être de son caractère et de sa mâche mais offrant un autre plaisir, augmenté et parfumé de capes, olives noires, poivrons vertes, tomate fraîche et séchée et d'une pointe de persil pour parfaire l'ensemble. C'est frais et très bien réalisé à partir de bons produits bien travaillés et bien mis en scène, avec une saladine de. fraîches jeunes feuilles additionnées de carottes râpée et d'une vinaigrette acidulée de belle facture. Une assiette peut être moins originale mais très bien réalisée.


En plat, je me suis décidé pour la « Souris d'agneau de Vessy, race limousin, mijotée à feu doux avec ses légumes de saison, servi avec gratin dauphinois et légumes du jour » : sur une assiette longue m'arrivent deux cassolettes portant d'appétissantes effluves. Une fois découvertes se révèlent à gauche un grain dauphinois. Celui-ci est fort bien préparé et en portion généreuse, dans un liquide crémeux pas trop présent, avec juste la pointe d'ail et de muscade qu'il faut, parfaitement gratiné et sans fromage (comme il se doit). Seul le choix de pommes de terre m'a laissé dubitatif car trop farineuses tandis qu'à mon goût une pommes de terre à chair ferme est plus agréable.
La cassolette de droite offre à voir une appétissante souris dans une sauce brune épaisse augmentée de petites carottes.
Le rituel veut que d'un morceau de pain trempé la sauce soit goûté. Elle se révèle être une vraie sauce maison, jus de viande corsé et très agréablement parfumé. La viande est de très belle qualité, pas trop grasse et pleine de saveurs. Un petit bémol, elle manquait en certaines parties de fondant, ce qui laisse supposer un petit souci à la cuisson, mais rien de gravissime. Les carottes parfumaient certes bien le plat mais étaient les seules à représenter les légumes de saison (au pluriel) et les légumes du jour qui auraient dû accompagner le plat. Ce n'est que rétrospectivement que je me suis rendu compte de ce manque qui m'aurait fait plaisir de voir combler.
L'assiette reste de belle facture et les petits couacs, s'ils doivent être soulignés, n'empêche pas d'apprécier la qualité et l'amour du travail en cuisine.

Un pain baguette frais et foncé, très correct, nous à accompagné durant le repas et, côté abreuvoir, nous avons apprécié en apéritif trois bières ambrées assez élevée en alcool et plutôt sucrée en bouche. En vin, un Numéro 3, assemblage de Gamay, Gamaret et Pinot noir très frais et fruité, travaillé par la famille Mermoud à Lully.


Le choix des desserts était des plus limité : sinon des glaces Ben & Jerry 's, deux propositions du jour, coupe de fraises à la crème double et un brownie maison. C'est ce dernier que nous nous sommes partagés : servis avec une boule de glace vanillée, pas mauvaise du tout, et un topping. à la fraise, trois morceau de gâteau fondant à souhait, au goût intense de chocolat qui aurait pu être, à l'avis général, sensiblement plus amer et relevé d'une pointe de sel ou de piment d'Espelette. Le tout est richement augmenté de bonnes amandes torréfiées. Un très joli travail.

Deux express et un café pour accompagner le chocolat, ainsi qu'un verre de vin ouvert dont je ne connaîtrai jamais le détail, sinon qu'il s'agissait d'un assemblage, ce qui nous a sensiblement confronté à un manque de choix de vins au verre de même qu'à, apparemment, une maîtrise relative de la carte des vins.


Le tout pour une addition de 201 CHF.


Mais un deuxième dessert couplé d'une excellente surprise nous attendait une visite de la brasserie elle-même par patron avec explications du maître brasseur. Passionnés, chercheurs et curieux, ils confectionnent dans des cuves faites sur mesure trois recettes de base, une blonde, une blanche et une ambrée, qui évoluent au fil du temps, selon les envies du brasseur dont la seule (et bonne) limite est l'imagination.


J'ai passé une superbe soirée. Un cadre particulier et personnalisé, un service humain, vivant et très agréable, une cuisine vraiment très bonne, une bonne bière et belle sélection de vins, rien à dire, on a affaire à des passionnés et bosseurs qui ont, s'ils poursuivent sur cette belle lancée, beaucoup d'avenir. Bravo et merci ; assurément je reviendrai !

La Brasserie des Tours
Avenue Vibert 18
1227 Carouge
Genève, Suisse 





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