Dans la pléthore des
restaurants chinois, un petit nouveau est né en ville de Lausanne.
Le Zhiwei, ouvert il y a peut-être deux mois, offrait dans le
courant du mois d'août un 20% sur sa prestation. L'occasion idéale
pour découvrir le lieu en compagnie de deux bloggers gourmands,
Foodaholic et Guérilla
Gourmande, ce lundi 18 août 2014.
Situé avenue du Léman, un peu
à l'est du centre-ville de Lausanne, dans des quartiers de logements
et bureaux, le restaurant n'est pas forcément très visible. Une
enseigne toute simple ouvrant sur une petite baie vitrée par
laquelle on peut pénétrer dans un restaurant plutôt joli.
À l'entrée, quelques tables rectangulaires s’alignent, dressées
avec soin dans des couleurs blanc-bordeau. Une volée d'escaliers
ouvre sur une salle en T tout aussi soignée, aux murs bordeaux et
décoration légères et bien pensées. On n'est pas dans le
surchargé mais plutôt dans quelque chose qui se veut plus épuré
et raffiné.
Nous sommes accueillis par la
femme du patron en habits traditionnels, fort sympathique, de bon
conseil et avec un certain humour. Elle nous porte les cartes et nous
propose de boire quelque chose. On fera sans alcool aujourd'hui, ce
sera une Heiniez verte, un thé jasmin et un jus de pamplemousse.
Pendant ce temps, on épluche la
carte. Notons au passage que le chef, d'après la rumeur, est
l'ancien de La Réserve
à Genève, un hôtel de luxe comprenant plusieurs restaurant dont le
Tse Fung, restaurant chinois. Cela laisse présager d'un niveau
peut-être supérieur à la moyenne ou tout du moins un choix
différent de mets.
Il faut admettre qu'il nous a
été difficile de ne pas esquisser un sourire en lisant cette carte
aux intitulés parfois rocambolesques (merci google translate). Côté
plats, en effet, il y a beaucoup de mets qui sont des « non-vus »
pour ma part, a des prix plutôt corrects sur la moyenne lausannoise,
ainsi que quelques incursions de « Korea style ». Une
liste de suggestion permet de repérer des plats présentés comme
des spécialités propre au lieu, ce qui est toujours plaisant. Enfin
quelques menus sont proposés, ce qui est toujours utile lorsque l'on
est incapable de se décider.
Il ne faudra pas hésiter, en
cas de question, à se renseigner auprès de la maîtresse de maison
qui saura vous aiguiller ou vous informer au besoin, au risque
qu'elle ne parvienne à vous vendre un plat supplémentaire (mission
réussie avec nous, mais on n'est pas un public trop difficile à
convaincre). Le choix est fait, ce sera trois entrées et quatre
plats que nous nous partagerons.
Pour être
sûr d'avoir assez à manger, l'un de nous a encore pris le «Potage
aux fruits de mer»
qui semble lui avoir plu.
L'une des
entrées étaient les « Rouleaux au porc
de 5 épices » : trois pièces assez fines et appétissantes de
pâtes bien croustillante sans sensation résiduelle de gras de
friture contenant du porc en petits dés aux parfums doux. Il y a une
bonne mâche, du croustillant et de jolies saveurs. Une petite sauce
aigre-piquante est proposée avec.
Une seconde
entrée (qui nous a fait bien rire d'ailleurs) fut les « Watkins
crevettes ». Imaginez trois grosses crevettes légèrement frites,
augmentées d'une pointe de mayonnaise sur lesquelles on pose une
enfournées de pommes allumettes et voilà les crevettes watkins.
Tant au nom que dans la préparation, on sentirait presque un vestige
des incursions anglaises en Chine. Servi avec une sauce claire
de vinaigre de riz et sucre, on admettra tout de même que ce plat
est aussi humoristique que plutôt bon. On notera quand même
l'étonnante présence d'ail cru en guise de décoration...
La troisième
entrée fut les « Raviolis aux Noix St.Jacques » :
arrivant dans leur panier vapeur, quatre raviolis assez dodus et
joliment façonnés nous sont présentés. La farce est tendre,
moelleuse et assez savoureuse, faite de Saint-Jaques, crevette et
pomme de terre. Une sauce soja-sucre-vinaigre de riz est servie avec.
Passons aux
plats. D'abord c'est le « Homard grillé du maison » qui
nous est présenté en solo. On nous apporte tout ce qu'il faut pour
décortiquer et se rincer les doigts pour savourer ce homard de bonne
taille, entier, garni d'oignons et pataugeant dans une sauce
douceâtre et sirupeuse probablement à base essentiellement de vin
de riz et sucre. Le homard a reçu une cuisson correct et l'ensemble
est plutôt goûtu quoique je peine a trouver le sens profond de ce
plat, le homard n'étant pas vraiment en contact avec la sauce
servie. Notons à nouveau un clin d'oeil à l'ail cru.
Puis les
trois plats suivant arrivent ensemble :
Le « Boeuf
à la façon Korea » se présente sous forme de lamelle de
viandes dans une sauce un peu relevée parfumée au kimchi,
le chou fermenté épicé typique de la cuisine coréenne, et
de l'oignon. Les parfums sont très typiques et tout le monde
n'aimera pas forcément les saveurs que donne le kimchi bien présent.
C'est en soi plutôt bon mais là où le bat blesse, c'est que
manifestement la viande a joui d'un bain de bicarbonate suffisamment
long pour briser la texture et le goût de la viande.
La « Côte
de porc sauté au sel et poivre » est un plat de spare ribs débité
en tronçons d'allure appétissante, brillante et caramélisée.
Passée dans un mélange d'épices douces légèrement relevées, la
viande a de la texture et est plutôt bonne. Sans surprise, c'est
assez gras, mais c'est plutôt gourmand.
L'« Agneau
sur ardoise » a, à nouveau, une allure plutôt appétissante, une
belle portion de viande garnie de quelques légumes (oignons,
carottes, poivrons et haricots) dans une sauce noire épaisse au
haricot noir. C'est dans l'ensemble bien parfumé et gourmand mais à
nouveau, diablement trop attendri présentant ainsi les mêmes
défauts que le premier plat.
Nous
consommerons tout cela accompagné de riz nature bien servi et bien
fait.
On n'a plus
grande faim mais on testera quand même par curiosité deux desserts.
Les « Nêm
au chocolat » étaient fidèles à ce que l'on pouvait attendre,
trois branches de chocolat (genre cailler ou torino) dans une feuille
de pâte, passée à la friture, avec du topping chocolat très moyen
au dessus. C'est un dessert pas mauvais, mais sans relief et
lourdaud. Heureuse idée que de l'avoir accompagné de rondelles
d'oranges.
L'« Assortiment de fruits frais » rafraîchira tout cela. J'ai toujours
été vraiment stupéfait par les pix de ces plateaux de fruits
oscillant toujours dans les environs de 25 francs. Je veux bien que
cela soit en partie des questions de fraîcheur de produit et de
stockage, et cela peut être convenable lorsque sont présentés des
fruits coûteux (comme de la mangue thaïe, papaye, fruits de la
passion, etc...). Qui plus est, c'est généralement un exercice
intéressant car ce n'est pas forcément évident de rendre le plat
beau. Si l'exercice du dressage est plus ou moins correct ( le bon point revenant surtout aux oranges), le contenu est
un peu décevant. Les fruits sont certes mûrs mais on nous offre à
prix démentiel un quart de pastèque, un quart de melon sucrin, un
quart d'ananas et l'équivalent d'une orange.
Au final l'addition s’élèvera
à 216 francs avec les 20% de rabais promotionnel.
C'est un lieu agréable au
service des plus sympathique. Les mets proposés y sont originaux,
différents et intéressants mais, pour ce qui est des plats, la main
est beaucoup trop lourde sur les agents attendrissant ce qui limite
fortement le plaisir. Il y a du potentiel en ce lieu, mais il
mériterait sans aucun doute quelques retouches.
Avenue du Léman 19
1005 Lausanne
Vaud, Suisse
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