Si c'est la première fois que
j'écris un billet sur ce lieu, ce n'est pourtant pas la première
que j'y dîne et cela toujours avec un plaisir certain, reproduit ce lundi 21 avril 2014.
La
Fleur du Lac est un restaurant d'hôtel éponyme couronné de
quatre étoiles. Situé légèrement à l'extérieur de Morges, sur
la Route du Lac, on y accède aisément en voiture et on y trouvera
facilement place pour se parquer, l'établissement possédant son
propre parking.
Dès l'extérieur, on ne peut
qu'apprécier une grande bâtisse aux allures classiques, chic et
élégante, comme colonisée de verdure.
Tout juste entrés, l’élégance
extérieur est confirmée : on traverse un couloir pour aboutir
dans une grande salle lumineuse toute bordée de baies vitrées
offrant une délicieuse vue sur le lac et les jardins de
l'établissement de même que sur la France voisine et la galère morgienne.
Une salle toute composée de
tables essentiellement rondes, couvertes de nappes virginales,
dressée avec une élégante simplicité et entourées de
confortables chaises rembourrées très « à l'ancienne ».
Le bois est très présent dans la salle, meubles, armoires, bureau
d'accueil, plafond, et offre une touche chaleureuse tout en
augmentant l'aspect classique raffiné. Sur le côté, un piano
à queue équipé d'un système de jeu mécanique. Dommage, le temps
n'étant pas au rendez-vous ; mais
notons qu'en belle saison, la terrasse dans les jardins semble des
plus agréable.
Illico, nous sommes pris en
charge, débarrassés de nos vestes et menés à notre table.
On nous propose un apéritif, ce
sera deux verres de Chasselas très frais et bien travaillé du
Château de Crans et un Chardonnay dont j'ai omis de noter le détail.
En attendant on consultera une
carte petite mais appétissante, plutôt composée sur un discours de
cuisine française relativement classique avec une claire attention
sur le produit et la saison, avec une manifeste préférence pour les
produits de la mer ou lacustres, et d'autres mets dont l'appellation
simple évoque plus de créativité et plus une personnalité du
chef, Aimé Germain, chef français d'origine antillaise, dont le
plat qui m'aura le plus marqué restera à jamais la
« Fricassée de poulpe à l'antillaise de ma grand-mère »
dégusté en mai passé, dont, rien que pour le plaisir, je reproduis
ici la photo (de qualité pauvre, désolé).
Et venant de
la cheffe pâtissière, l'indétrônable spécialité des lieux, le
mille-feuilles décliné selon humeur et saison, ici parfumé à la
fraise et accompagné d'un excellent sorbet maison au basilic.
Mais je
m’égare !
Nous
sélectionnons nos plats, à savoir deux « Menus du Chef »,
menu trois plats proposant manifestement les « hit » du
moment et un simple plat pour une troisième plus petite mangeuse.
Une fois les
mets choisis, on nous porte un joli panier de petits ballons assortis
avec un beurre frais saupoudré de fleur de sel.
Très vite
encore, on nous apportera un petit amuse-bouche : une cuillère
de caviar d'aubergine bien réalisé, la chair bien fondante et au
parfum sensiblement fumée de ce fruit grillé entier, avec un bon
trait de citron, quelques épices et une petite fleur de sel craquant
sous la dent, une bouchée pleine de saveurs.
L'entrée
des deux menus fut le « Carpaccio de thon rouge, bouquet
de mesclun, mangue et avocat et gingembre » : C'est une
assiette soignée qui nous arrive, composée d'une bonne portion de
fines tranches de thon albacore frais et agréable, très régulier,
probablement coupé à la trancheuse, sur lesquelles se promènent de
petites mouchettes tantôt d'avocat joliment acidulé de gingembre et
tantôt de mangue apportant sa douceur. Au centre de l'assiette
s'élève un petit mesclun frais arrosé d'une vinaigrette maison
bien relevée et agréablement salée. De-ci, de-là, des décorations
croustillantes sous forme de sortes de chips et d'un petit « noeud »
de pâte au safran. Une belle assiette offrant une belle diversité
gustative.
Le troisième convive n'ayant pas
commandé d'entrée s'est vu offrir une jolie assiette de salade
verte tant pour accompagner que pour patienter ; cette dernière
sera tout à fait semblable à notre mesclun. Le geste est très
élégant et apprécié.
Le plat servi aux menus fut la
« Plancha du Chef (gambas, féra, omble), sauce citronnelle
Thaï » : j'ai tout de suite été interpellé par ce plat
très mixte, alliant la charnue gambas aux délicats poissons d'eau
douce, le tout sur une purée lisse et gourmande de panais et servi
avec une sauce parfumée à la citronnelle. Un mélange pas très
fréquent mais qui s'est révélé parfait : les poissons sont
parfaitement cuit, la peau croustillante et la chair moelleuse, une
gambas bien saisie. La purée de panais est douce et bien réalisée
et la sauce est bonne, bien parfumée et ronde en bouche. Côté
légumes, un petit artichaut tourné et un fagot de carottes et
haricots, tous fort bons séparément mais dont les saveurs n'étaient
pas forcément du plus bel accord dans l'ensemble de l'assiette.
Quelques croustillants enfin, des chips de carotte dirais-je et à
nouveau un « noeud » au safran. Juste pour chipoter
encore un peu, j'ai eu de la peine à comprendre le brin d'aneth qui
n'est pourtant présent dans aucune préparation de l'assiette.
Néanmoins, ce plat fut grandement apprécié et fort bien exécuté.
Ce sera, pour le troisième dîneur
le « Pavé de loup poêlé, sauce vierge soja cébettes » :
une belle portion de loup à nouveau parfaitement cuit manifestement
qui a plu au convive concerné. Les accompagnements sont semblables
au plat précédent.
Durant ce repas, nous avons
accompagné, sur conseil de notre serveur, d'un petit Pinot Noir de
la région, réserve spéciale de la Fleur du Lac, élevé certes en
barrique de chêne, de J. J. Bolle
en millésime 2011, bien plaisant, jeune, frais et fruité sans
manquer tout de même d'une agréable profondeur.
On commandera également trois
bouteilles d'eau (0.5 l.).
Le dessert du menu fut une jolie
spécialité, le « Panier d’ananas caramélisé et son sorbet
exotique », un dessert frais et léger gourmand pour les yeux
et pour le palais. Un panier à base d'une sorte de crêpe dentelle
croustillante rempli de rondelles d'ananas frais caramélisé et,
ai-je l'impression, légèrement alcoolisé. Une boule de sorbet
mangue se retrouve au sommet et en décoration gourmande, un massif
« verre » en sucre (isomalt) moulé en forme de coeur
garni d'une petite écume exotique. C'est frais, léger et délicieux.
Le troisième convive cédera à
l'appel de l'enfance avec une « Crème brûlée au Carambar ».
Garnie d'une petite tuile, comme une pâte à bricelet, joliment
caramélisée, la crème brûlée est parfaitement exécutée et à
ce diabolique goût de Carambar qui laisse tant de souvenirs de dents
qui collent remonter.
On finira sur deux bons cafés
servis avec de petites madeleines légères et fondantes très bien
réalisées et on conclura sur une addition de 233.20 CHF avec le
Passeport gourmand (prix plein : 326.-).
Le service est extrêmement
professionnel sans être hautain, agréable et de bon conseil,
discret et amical et contribue fortement au plaisir de ce moment.
Pour conclure, toujours beaucoup
de plaisir à venir à la Fleur du Lac pour partager un moment
gourmand et élégant dans un cadre confortable. Il y a eu certes des
petits éléments secondaires un peu dommage (notamment dans
l'accompagnement des plats) mais rien de bien dramatique.
A toute l'équipe, merci !
Rue de Lausanne 70
1110 Morges
Vaud, Suisse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire