lundi 30 décembre 2013

L'Auberge de la Charrue, Romanel-sur-Lausanne

J'ai eu la chance d'obtenir un fameux livre rouge assez convoité, essentiellement dans la région vaudoise. Il s'agit du Passeport Gourmand.
Pour qui vit à l'étranger ou est alors enfermé dans une pièce sombre sans fenêtre avec uniquement un ordinateur pour lire ce blog, le Passeport Gourmand est un carnet d'adresse de restaurants affiliés proposant de savourer un repas en compagnie choisie à moindre frais.

Bref, puisqu'il faut bien en choisir un dans ce vaste choix (plus de 100 dans la région vaudoise) et qu'il faut bien commencer quelque part, ce 20 décembre 2013 au soir nous nous rendons joyeusement à Romanel-sur-Lausanne, charmante bourgade de région lausannoise, pour découvrir en plein centre, juste au-dessus le la gare du LEB, la Charrue, n'offrant aucune difficulté pour parquer à côté.

La Charrue est une auberge établie dans une ancienne maison de campagne retapée d'allure simple et charmante, façade blanche, volets rouge et blancs sur fenêtres tantôt arquées, tantôt rectangulaires. 


Une fois à l'intérieur, on se trouve dans une sorte de vestibule menant, à gauche, sur une salle simple de type bistrot de village, hautes plinthes boisées et mur brut blanc, quelques tableaux ou bibelots au plafond, tables en bois brut laissées nues avec un mini-palmier comme habitant, bar et ouverture sur la cuisine.



A droite, une salle plus coquette, fort charmante et très agréablement mise en valeur ; murs jaune marbré sur hautes plinthes blanches, sol sombre en parquet flottant, tables espacées et élégamment dressées, nappe ou chemin de nappe couleur crème surmontant une sous-nappe couleur taupe, mini sapin en pot et arrangement hivernal sur assiette en décoration, chaises confortable.
Délicatement réparties dans la salle, quelques discrètes décoration révélant la mixité du lieu, entre cuisine traditionnelle et marocaine, tajines, tableaux et lampes tressées.



Nous sommes accueillis avec professionnalisme par l'apparent responsable des lieux et menés à notre table. On nous propose illico un petit apéritif, ce sera deux verres de Johannisberg dont je n'ai, honte à moi, pas pris le détail, au demeurant présenté à la table et servi uniquement après l'avoir fait déguster.

Peu après, la carte nous est apportée par le second serveur de la soirée, un jeune homme en formation semble-t-il.
Une carte agréablement réduite, essentiellement composée de mets traditionnels sur un discours de saison, fleurant bon la fraîcheur et le travail de cuisinier, offrant largement de quoi faire plaisir tant aux carnivore, aux piscivores qu'aux végétariens.
En sus de cela, quelques perles offrant un brin de soleil marocain : je parlais avant de mixité, en effet, le patron possède des origines marocaines qu'il restitue à la carte sous un petit choix de mets marocains, trois entrées, trois plats (dont un introuvable, la pastilla, sorte de tourte de feuilles de brick au poulet) et un dessert.

Le choix est assez vite fait pour ma part entre Europe et Maroc. Ma Maman fait son choix en parallèle et c'est parti pour le show !

En entrée, ma convive prend une simple salade mêlée, sauce commandée à côté. Salade tout ce qu'il y a de plus simple et classique, au moins fraîche, composée d'un mélange de feuilles, carottes et rondelles de tomate, bref la salade mêlée comme on la trouve partout, ni plaisante, ni déplaisante à défaut de la sauce proposée qui n'est manifestement pas faite maison.


De mon côté, une soupe harira, traditionnelle soupe de tomate marocaine. Un bol portant couleurs et épices m'arrive, avec comme la tradition le veux, deux petites assiette, l'une comportant une datte, l'autre une rondelle de citron. C'était la première fois que je dégustais une telle soupe mais pour en avoir lu des recettes, je m'étonnais de la texture liquide : connaissant la théorique présence de pois chiches, je m'attendais à quelque chose de plus lié. Autre surprise, la présence de pâtes apparemment de type penne un peu défaites. Ce sont des surprises qui n'influencent pas autrement mon impression, ne connaissant pas toutes les subtilités de la recette. Néanmoins, une belle richesse de saveur, d'épices mêlées et d'herbes fraîchement ciselée (essentiellement coriandre) des goûts terriens reconnaissable de pois et lentilles, c'était très plaisant et réconfortant.


En plat, ce sera le bar en filet grillé garni d'amandes effilées. Un grand classique mais très bien réalisé, le poisson est très joliment cuit et bien parfumé, peau croustillante et chair respectée. Est servi avec cela un petit écrasé de pommes de terre et un mélange de légumes, tous deux en portion correcte. Une assiette qui a beaucoup plu à la dégustatrice.


Pour ma part, pas assez d'appétit pour m'envoyer la pastilla, ce sera la tajine de poulet au citron confit. Dans son plat en terre cuite, ce morceau de voyage m'arrive, généreux en flaveurs et en quantité. Et, temps de fêtes oblige, il ne s'agit pas de « simple » poulet, mais bien de la pintade, une bonne demi-bête. La viande est magnifiquement caramélisée, confite, croustillante à l'extérieur et juste moelleuse à souhait à l'intérieur. Elle a été généreusement nappée de chair de citron confit et se retrouve accompagnée d'une belle portion d'olives noires et vertes, d'un pruneau (probablement une erreur dans la matrice (:-p)), un quartier de citron confit et une jolie portion de légumes. Le tout est enrobé de saveurs chaudes et épicées, un bonheur de saveurs si entremêlées qu'aucune ne prend le dessus.


On n’oubliera pas de mentionner avec délice la jolie semoule qui accompagne le plat, parfumée aux raisins secs et légèrement épicée, parfaitement cuite.


Ce plat fut un vrai bonheur. Pour les amoureux de saveurs fortes, on ne se refusera pas le plaisir de demander un petit pot de harissa de très jolie facture, peut-être maison, assurément de production artisanale.

Côté boissons, nous avons accompagné notre repas de 75 cl d'Heiniez vertes complétée d'une désirée d'un très plaisant Pinot Noir « Terre Neuve » 2012 par David Kind de Saint-Prex qui fut de belle compagnie. On notera d'ailleurs une carte des vins plutôt intéressante, essentiellement locale et de choix agréable avec comme présence remarquable notamment le travail d'un certain Raymond Paccot de Féchy qui n'a plus à faire ses preuves.



On finira en douceur pour ma part, seul dessert de la table, ce sera la salade d'orange à la fleur d'oranger accompagnée de sa glace cannelle. Un dessert simplement et élégamment présenté, fines rondelles d'orange agréablement mûre augmentée d'une eau de fleur d'oranger très présente qui pourrait s'avérer un poil écoeurante à la longue. C'était sans compter sur la sage adjonction d'une boule de glace cannelle que j’apprécie fortement qui apporte tout son piquant à l'ensemble et quelques copeaux d'amande caramélisée pour le croquant, au final un dessert très complet et fort plaisant ! 


Et un ultime café avant de demander l'addition qui s’élèvera à 151.40 CHF en prix plein, réduit à 100.40 grâce au Passeport Gourmand.

Un mot sur le service en général : le patron comme son apprenti sont d'une grande douceur avec une réelle envie de bien faire et beaucoup de professionnalisme. Il faut tout de même signaler qu'ils manque peut-être tous deux d'un oeil permanent sur


la salle, cette espèce de vision d'ensemble permanente si utile à un serveur, ce qui peut rendre l'appel un peu difficile. Néanmoins ce repas fut sans accroc et extrêmement satisfaisant. J'ai adoré mon petit voyage épicé et ne me refuserai pas le plaisir d'y retourner pou la pastilla !

Un grand merci !

L'Auberge de la Charrue
Route d'Echallens 1
1032 Romanel-sur-Lausanne
Vaud, Suisse

lundi 9 décembre 2013

Rôtisserie Saint-Martin, Lausanne






L'autre jour, en participant à un concours via le site Grenadino, je me vois gagner un prix un peu particulier, un poulet rôti.


Cette particularité provient du concept-même de ce site de concours. Pour rester bref, ce site propose essentiellement un carnet d'adresse, mais sous forme de concours : les enseignes affiliées, souvent nouvelles sur le marché romand, propose de petits prix attractifs et peu coûteux essentiellement pour répandre leur nom : une pub réellement bon marché à contrepartie minime.
Pour boucler de paragraphe «Grenadino », je trouve le concept intelligent et positif.


Retournons à mon poulet. Je reçois tantôt un message me signalant en effet que j'avais gagné ledit volatile dans une Rôtisserie encore méconnue, nouvellement installée en région de centre-ville lausannois, la Rôtisserie Saint-Martin, situé presque droit en-dessous du pont Bessière.


Une petite recherche internet me permet de situer le contexte et la particularité de l’enseigne. C'est en effet une rôtisserie inhabituelle car typiquement portugaise. On peut consommer sur place ou à l'emporter, les cartes variant sensiblement d'une formule à l'autre : le poulet est certes une spécialité, mais on trouvera encore des grillades mixtes, spare ribs ou la si typique picanha à la carte (pour n'en citer que quelques uns) et diverses salades en froid à l'emporter et sur place. On ajoutera, à consommer sur table, un potage, des entrées d'abats, pâtes et autres mets de viande, le tout sur une thématique bien typée. Chaque semaine, une spécialité portugaise est mise en valeur sous forme de plat du jour, des plats typiques et parfois méconnus, toujours gourmands, appétissants et nourrissants.


Je me rends donc ce lundi 25 novembre 2013 à ladite rôtisserie en vue de retirer mon prix. J'avais averti la veille de ma venue, mon poulet sera prêt à temps.


Le lieu ne paie pas de mine. De l'extérieur, c'est très discret, une façade de plus le long d'un bâtiment grisâtre et froid. A l'intérieur, on sent la simplicité et la modernité propre avec un carrelage sombre, des parois jaune ocre et un bar boisé dans lequel reposent, sous vitrages, diverses tapas portugaises, rideaux verts et noirs. Quelques tables en salle, toutes simples, avec au mur une télévision. On devine une vaste cuisine en arrière boutique. Il y a un joli effort sur le cadre, malgré le lieu et l’emplacement peu flatteurs.





Je suis accueilli avec le sourire et on me fait patienter un petit instant pour mon poulet. J'en profite pour discuter avec le patron qui me signale que la rôtisserie possède son double sur Renens, la Churrascaria Mondego. Difficile de se faire une clientèle dans un lieu si peu heureux et avec la nouveauté, une table est prise et je ne peux que constater la générosité des portions servies dans les assiettes, sans oublier de signaler des odeurs qui accompagne le tout. Une cuisine maison, généreuse, goûteuse, cette pas forcément diététique mais qui nourrit son homme, procure du plaisir et à prix doux, tout dans un discours et une mentalité portugais.
Tout chaud sorti du four, le poulet est immédiatement mis dans un papier isotherme que le conservera bien chaud le temps du voyage.
On me propose une sauce en accompagnement. J'avais à l'origine compris qu'ils n'en proposaient qu'une seule, un peu piquante, aux épices, huile, citron que j'ai trouvée bonne mais un peu trop amère à mon goût. Lors d'une seconde visite, il s'avère que j'ai fait erreur : l'une est piquante, l'autre plus douce, composée essentiellement de laurier, ail et citron macérant dans un mélange d'huile et d'alcool qui la rend plus parfumée et délicate. Assurément, d'une semaine à l'autre les saveurs changeront puisqu'elles sont toujours fraîchement préparées et ne suivent pas une recette aux quantités précises.

Bon, trève de bavardages, le poulet et cuit et chaque minute passée atteindra la qualité de dégustation du poulet. On fera donc le voyage assez vite, d'autant que c'est chaud dans la main (bah, non, j'avais rien prévu pour le transporter et je me refuse de mettre de la nourriture au sol) et cela sent fichtrement bon, essentiellement ail et de laurier.



Arrivés à la maison on déballe et on découvre un chaud poulet découpé en quatre, très bien grillé, la peau croustillante, la chair fondante, une cuisson parfaitement homogène qui me fait penser que le poulet a été cuit en papillon sur grill, technique pas forcément complexe mais témoignant d'une connaissance et d'un certain savoir-faire.


Et passées ces considérations extérieures, comment est-il ce poulet ?
Honnêtement, il est excellent. Différent de l'habituel poulet à la broche du boucher du coin (ou de la Migros (...-_-'...), il est parfumé d'ail, de laurier, un peu de paprika et de persil pour les saveurs les plus présentes. Sans doute a-t-il été mariné préalablement mariné et généreusement arrosé durant sa cuisson et il y a du résultat. Il est juteux et parfaitement bien cuit, pas sec pour deux sous en aucun endroit, goûteux, juste tout ce que l'on attend d'un poulet rôti que l'on consomme simplement à la maison, avec une grande salade et quelques frites pour les amateurs. 




Mais à la fin de la dégustation, un point me turlupinais, sans que je parvienne à mettre le doigt dessus. Après réflexion, je réalise que nulle part, ni sur place, ni sur le site internet je n'ai vu de provenance de viande ; et je n'ai pas eu la présence d'esprit de me renseigner à ce sujet.
Je suis très sensible à cela et j'ai beau manger quelque chose de délicieux, si le produit de base est élevé selon des méthodes douteuses et qu'on a l'impression d'avoir ingurgité notre vaccin antigrippal en un repas, c'est pas plaisant.

Qu'importe ! Un petit mail pour remercier de la dégustation et me renseigner sur ce point manquant. David Marques me répond rapidement et m’envoie un détail des provenances de toutes leur viandes. La souris tremblante, j'ouvre le document... il charge....
et là...
je me lève et applaudis : poulet ? Suisse ; boeuf et veau ? Helvètes ; Cabri ? Franco-suisse ; Porc ? Helvético-teutons et cheval : austro-canadiens. Bravo !

Oui bravo car non seulement la clarté est précise et en plus les produits sont bien choisis ! C'est tout à fait exemplaire !

Cette enseigne a tout bon dans son genre car elle propose d'une part une variation des plus plaisantes sur le sempiternel poulet rôti, mais également des mets parfaitement exécutés, simples et goûteux aux accents lusitaniens, ce qui n'est vraiment pas courant en Romandie. Qui plus est, les prix sont très doux au vu du rapport qualité/quantité/plaisir et, pour couronner le tout, le lieu est ouvert 7j./7 et on jouira toujours d'un accueil chaleureux et ensoleillé.

Merci à cette belle équipe à laquelle je souhaite plein de succès !


Rôtisserie Saint-Martin
Rue Saint-Martin 9
1003 Lausanne
Vaud, Suisse





dimanche 24 novembre 2013

Le Bleu Lézard, Lausanne


C'est toujours un plaisir de retourner au Bleu Lézard, que cela soit pour y dîner, y siroter un verre ou participer à une soirée.

Une première pour moi ce vendredi 22 novembre 2013, un « dîner-concert » ; en effet, pour qui ne le saurait pas, la cave du Bleu Lézard possède une très belle offre culturelle et malgré son apparente modestie, reçoit des groupes parfois de renommée internationale, parfois plus méconnus. Ces soirées là, autant dire que le restaurant est encore plus plein que d'habitude et qu'autant la cuisine que le service doivent redoubler de vigilance et d'efficacité pour offrir une prestation digne du Bleu.

Le lieu a véritablement pignon sur rue, à l'orée de la vieille ville de Lausanne, dans les parties hautes du centre, jouissant d'une accessibilité excellente (avec pas mal de parking alentour, Mon Repos et Caroline, et bien sûr les transports publics plutôt fluides). De l'extérieur, on reconnaîtra la façade éclairée au néon bleu électrique et on devinera un lieu convivial, jeune et chaleureux à travers les vitres.

Le Bleu est un lieu idéal pour lier culture et gourmandise et c'est bien là le programme de la soirée, accompagné de trois autres convives. Réservation indispensable prise, nous sommes accueillis dans une salle déjà comble d'une foule bigarrée de tout âge et de tout style. On est dans une ambiance festive, un peu agglutinée, plutôt bruyante mais cela fait partie du Bleu, et quelque part, on y va en toute connaissance de cause sans moins s'en réjouir.

D'un côté, une estrade absolument surpeuplée, d'un autre une salle dans un côté rentrant de l'établissement où l'acoustique est sensiblement plus modérée et où l'on gagne quelque centimètres carré d'espace vital compté par personnes. Hautes vitres tout autour de la salle, un long bar où s'active le personnel plutôt jeune avec rapidité, professionnalisme et sourire. Sur le côté dudit bar, un grand plateau regorge de pop-corn toujours servi comme « grignote » lorsque l'on vient boire un verre.




Les tables sont laissées très brutes, bois nu, un peu fatigué, sombre, idem pour les chaises, recouverts de set de table aux couleurs du Bleu, avec en l’occurrence une publicité pour « l'eau de la maison », simplement une eau du robinet filtrée, purifiée et reminéralisée (gazéifiée ou non) nommée « vivreau ». Nous attendent carte des boissons et quelques olives pour patienter.

La carte nous est présentée et le choix reste toujours difficile : une carte de saison, pas trop grande, comme on les aime, avec un joli choix de tartares et de salades gourmandes, mais également des burgers, un petit choix de pâtes et riz (toujours précisé Carnarolli, un réel témoignage de choix du produit), 5 entrées, 2 poissons, quelques viandes et un choix de desserts appétissants.
Trop difficile de faire un choix, consultons les menus, 5 au total, tous très gourmands et dans une moyenne de prix de cinquante francs, tous proposant entrée-plat-dessert en laissant toujours au minimum une alternative par service.

Pour adoucir nos hésitations, on commende le vin du mois, une bouteille de Ojo de Agua 2012 , un Malbec argentin produit par un suisse dont le nom n'est pas inconnu, Dieter Meier (oh yeah).

Pour s'hydrater un tant soit peu, une grande bouteille d'Heiniez verte.

A la table nous nous décidons pour trois menus « Chasse » et un « Océane » :

Deux entrées « chasse » furent le « Velouté de châtaignes aux légumes oubliés, cristallines de chou rouge et crème fouettée ». Pour un velouté on sent un joli effort de mise en valeur de l'assiette. Le velouté est plutôt épais, aux saveurs très douces et réconfortantes et très bien réussi, un goût marqué de châtaigne et un sucré profond qui m'a rappelé le panais se distinguaient particulièrement. Trois mouchette de crème légèrement aérée apporte un peu de légéreté à l'ensemble qui se couronne de lamelles fines de chou rouge caramélisé apportant un rien de croustillant et surtout une mâche très agréable.

Le troisième convive « chasse » séléctionne l'autre proposition d'entrée, la Terrine de sanglier maison, chutney mendiants et saladine d'automne qui avait fort belle allure et qui a semblé être une réelle réussite.


L'entrée « Océane » fut un « Le nordique »m un tartare composé de filet de saumon de Norvège coupé au couteau, d'échalotes, de Grany Smith, d'aneth et de jus de citron, proposé avec une saladine et quelques toasts, couronné de rondelles d'oignon dirais-je. Cette entrée de bonne allure à entièrement satisfait le dernier convive.


Côté plat, le sanglier a remporté tous les suffrages pour le menu « Chasse ». Trois assiettes de « Confit de sanglier aux baies de bois » nous arrivent, servis avec « polenta moelleuse, courge poêlée, chou rouge aux pommes, chutney de châtaigne au balsamique, poire aux épices ».
Les plats sont biens servis et malgré un dressage peut-être un peu frustre (et j'ai pu voir beaucoup plus beau au Bleu), ils donnent envie « d'y aller ». Il faut avouer un rien de déception au moment de la dégustation de la viande ; lorsque je lis « confit », je m'attend à du moelleux, du fondant ; là, la texture était plus proche de celle d'un civet, en un peu plus sec, malheureusement. Pour en terminer avec les doléances, l'assiette manquait de chaleur. Notons bien que j'ai refusé que l'on me la réchauffe (chose qui m'a été illico proposé avec une juste réactivité) car je ne voulais simplement pas que cela sèche l'ensemble du plat et de par le fait que la dégustation ne pâtissait pas vraiment de cela.
La viande est néanmoins bonne, avec ce joli caractère que l'on attend du sanglier, présenté dans son jus très agréablement parfumé aux baies. A ses côtés, une coupelle de polenta fort bien réalisée et gourmande, très bon choix au demeurant, on ne pense que trop peu à accompagner une chasse de polenta, quelques petites lamelles de légumes joliment cuit et un tronçon de courge poêlé sur lequel se retrouvaient chou rouge aux pommes et un excellent chutney de châtaigne, le tout avec une poire pochée en guise de finition. Un plat qui a offert beaucoup de plaisir malgré les petites coquilles.


Côté « Océane », le « Filet de daurade poché à la citronnelle, légumes croquants et crème «façon satay » et son riz aux châtaignes » one beaucoup plu : il s'agissait en fait d'une dorade entière, filetée, très bien cuite et délicatement parfumée, augmentée d'une sauce gourmande. Ce plat a beaucoup plus à l'intéressé. 

 

Pendant le repas, un joli pain mi-blanc très correct nous est servi et on demandera du rab' de vin (5dl. du même) et une bouteille d'eau supplémentaire

Les desserts étant à choix pour tous les menus, ils seront quatre différents :


Une « Crème brûlée à la pomme et cannelle » de belle allure, manifestement joliment caramélisée et que semble avoir plu.


Un « Tiramisù à la châtaigne crémeuse et croustilles de meringue » de présentation originale, avec une belle présence du café en plus des saveurs attendues ; pas léger mais délicieux.


La « Tarte Tatin, glace artisanale au choix » a semblé parfaitement exécutée et se verra accompagner d'une glace speculoos. 

 

Enfin pour moi, un peu de légèreté avec les « Quartiers d'ananas confits à la vanille puis rôtis, glace Pina Colada ». Jolie assiette, aérée et bien dressée avec ses quartiers d'ananas en éventail fondant joliment parfumés avec à ses côtés, une glace à la saveur fort bien choisie et dans laquelle on retrouve bien tous les marqueurs du fameux cocktail. Si je devais chercher la petite bête, j'ôterais la menthe de ce dessert qui, certes, apporte un peu de diversité de couleur, mais qui est gustativement peu heureux avec l'ensemble.

 

Pas de café, un concert nous attend aux sous-sols, et en même temps que l'addition nous recevons un bon chacun pour un drink durant la soirée. On en aura pour 282 CHF (auxquels on déduira 100.- de bons cadeau), prouvant encore une fois que le rapport qualité-prix-plaisir est exemplaire et peu répandu « par chez nous ».

Le Bleu est décidément un lieu plaisant, attractif, autant au niveau de la cuisine, du service, de l'ambiance, du cadre et de l'offre culturelle. C'est toujours un plaisir de s'y rendre et je me réjouis d'y renouveler une visite. A toute l'équipe un grand merci !

Le Bleu Lézard
Rue Enning 10
1003 Lausanne
Vaud, Suisse

mardi 19 novembre 2013

Courge farcie à la chair de crabe et champignons





Dans la juste lignée de mon actuelle cucurbitomanie, une nouvelle recette simple et gourmande de courge farcie, idéale pour les dîners tardifs de jours froid car plutôt léger et néanmoins nourrissant et et revigorant.

Courge farcie à la chair de crabe et champignons (recette pour 1-2 personnes)

1 courge moyenne (300-400 gr.)
100 gr. de chair de crabe de bonne qualité
25 gr. de champignons de Paris
25 gr. d'oignon
1 gousse d'ail
Du piment (facultatif, au goût)
Du poivre au moulin
1-2 c.s. de sauce de poisson

Commencer par la farce : émincer finement les champignons et l'oignon et les réunir avec la chair de crabe dans un saladier. Y presser la gousse d'ail et y ajouter les condiments. Bien mélanger à la fourchette, couvrir d'un film plastique et laisser reposer une petite demi-heure au frais pour que les saveurs se mêlent correctement.
 




Prendre la courge : en choisir une petite à chair ferme et douce et à peau fine (ici, une « delicata » fut parfaite). Bien la laver et la trancher en deux dans le sens de la longueur. Extraire à la cuillère à soupe les pépins (que l'on jettera ou que l'on conservera pour les griller, pour apéritifs ou comme condiment).




 






Remplir généreusement les creux avec la farce qui aura reposé et déposer sur un plat résistant à la chaleur.


Enfin enfourner le tout à 180 degrés (four préchauffé), au bas du four, pour une bonne vingtaine de minutes. Lorsque la chair de la courge s'est suffisamment attendrie, c'est prêt à être consommé.


Bon appétit (attention, c'est chaud!)

Mon "flan" à la courge




Suite à mon billet concernant la courge rôtie (pour ceux qui dormaient au fond, il est ici) m'a été demandé un exemple de recettes. Il y en a plusieurs qui me trottent dans la tête mais j'opte pour débuter simple.

Voici donc une petite idée toute bête, simple et gourmande pour un dessert doux et léger sans qu'il n'en ait vraiment l'air : il s'agit d'une sorte de flan pourtant sans lait ni oeuf ni farine, que j'ai, de plus, sucré à la stévia (plus par goût que par réticence à employer du sucre ; j'apprécie le petit goût particulier, un peu réglisse, de la stévia). Autre note, en guise de liquide, j'ai opté pour apporter la saveurs chaleureuses de l'hojicha, le thé torréfié japonais qui développe des arômes de graine, très à propos pour la recette que je propose.

« Flan » à la courge (environ 7-8 ramequins)

1 gros potimarron (ou une autre courge à chair ferme, peau fine et saveur douce) (750-1000 gr.)
600 ml. D'eau
1 bonne pincée de thé hojicha
1 c.c. de cannelle
1 c.c. de vanille en poudre
Le jus d'1/2 citron
3 gr. d'agar agar
sucre pour caraméliser






 On commence par faire rôtir le potimarron comme suggéré dans cette recette.

On laissera refroidir et on tranchera en deux pour ôter les pépins.


Mettre les pépins et le thé dans l'eau froide et porter à ébullition en remuant. Dès les premières bulles, retirer du feu et laisser reposer 5 minutes avant de passer le liquide.


Remettre l'eau parfumée sur le feu et y ajouter la cannelle, la vanille, l'agar agar, la stévia et le potimarron rôti que l'on aura débité en gros cubes.

Laisser cuire quelques minutes (l’ébullition est nécessaire) puis retirer du feu et mixer.


Remettre sur le feu un instant et mélanger au fouet le temps d'obtenir une masse liquide homogène, assez épaisse et onctueuse. Goûter et rectifier l'assaisonnement au besoin.


On portionnera enfin la masse dans les récipients que l'on trouvera, terrine, ramequins, pots en terre cuite et on laissera prendre au frais une bonne heure.


Enfin, que l'on mange à même le moule ou démoulé, on ne se refusera pas la bonne cuillerée de sucre brun que l'on caramélisera à l'aide d'un petit chalumeau.


Bon appétit !