vendredi 23 août 2013

Le Croquignolet, Auvernier

Rien de tel, une douce soirée d'été couplée d'une terrasse au bord du lac. Comble de bonheur, ce mercredi 21 août 2013, la pleine lune s'était parée de ses plus beaux atours pour parfaire le cadre naturel.

Le cadre matériel que nous avons choisi pour passer notre soirée et partager un repas était le Croquignolet. Le lieu, sis le long du port d'Auvernier, presque les pieds dans l'eau du lac de Neuchâtel, a tout d'une buvette de plage toute simple, retapée et à laquelle on aurait donné une personnalité. Notons que l'établissement m'ouvre qu'en été.


Quasi composé exclusivement d'une terrasse couverte divisée en deux parties, l'une moderne et relativement élégante, dans les tons gris de larges chaises et noires de tables dressées simplement et joliment, l'autre plus boisée couverte d'un toit type payotte et un désir d'inspirer le voyage, l'intérieur est exclusivement habité par le bar et la cuisine. Le cadre est censé être en correspondance avec la cuisine, puisque l'ardoise promet des spécialités de terroir et réunionnaise.

Le restaurant est entièrement réservé ; nous mentionnons notre nom et sommes illico menés à notre table, côté payotte. Les cartes suivent de ce pas.

Quelques chips type Snacky pour accompagner un verre apéritif. pendant que l'on consulte la carte. Celle-ci est plutôt appétissante, pas trop grande et bien faite. Les entrées semblent particulièrement intéressantes car apparemment très travaillées avec des produits terroir comme plus exotiques. Les mets de poisson et de viande sont eux beaucoup plus traditionnels,sans grande créativité et très en phase avec des propositions telle la fondue au fromage. Et je trouve un peu dommage pour un restaurant proposant des spécialités réunionnaises de choisir comme seuls représentants deux cari, l'un de crevette, l'autre de cigale. Sans doute la proposition a-t-elle été réduite au fil des ans, ne recevant sans doute pas le succès escompté ; aussi, avec une sauce maison et deux produits surgelés, on limite la perte.

Enfin trois desserts maison créatifs et appétissants d' intitulés et fraîchement préparées (il est recommandé de les commander en début de repas d'ailleurs.

On choisit et il n'y a que peu à attendre avant l'entrée , un poil trop peu d'ailleurs car nous n'avions pas fini nos apéritifs. Mais concentrons-nous sur les assiettes.

En entrée, je me suis laissé tenter par le « Mille-feuille de bondelle fumée du lac à la mascarpone et citron confit sur son coulis de tomate ». Une assiette colorées, intéressante et appétissante. Au fond, un coulis de tomate si doux et compoté qu'il me laisse supposer la présence de tomate confite me réjouit déjà, augmentée d'une petite huile d'olive douce et florale de jolie qualité sert de tremplin gustatif au mille-feuille qui s'élève au-dessus. Ce dernier se présente comme une superposition d' étages de feuilles de brick croustillantes et néanmoins relativement souples intercallées de bondelle fumée travaillée comme une mousse au mascarpone, onctueux et gourmand sans pour autant couvrir le goût du poisson, augmenté de zeste de citron confit apportant une agréable fraîcheur. C'est une entrée tout en fraîcheur et pleine de saveurs, qui mériterait un grain de sel en moins pour être à mon goût parfaite.


En plat mon choix s'est porté sur le « Cari de cigale de mer à la réunionnaise ». M'arrivent d'abord les accompagnements, un petit pot de lentilles bien cuites servies froides, une petite casserole de riz long grain très correct et une sauce épicée sensiblement relevée. L'assiette se compose de quatre grosses cigales en carapace, bonne qualité de produit et cuisson bien réalisée, présentées nappées et barbotant dans cette sauce aux épices aux saveurs essentielles de curcuma, piment et tomate, avec une pointe d' agrume, citron ou peut-être combawa. L'ensemble est vraiment très bon, bien présenté et bien servi, j'ai beaucoup aimé cette assiette. Je passerai l'assiette de salade qui m'a été menée à côté, nappée d'une formidable sauce industrielle toujours aussi délicate. Le point sombre du plat, que je laisserai de côté.
 













Je n'ai pu résister, en dessert, à la « Crème brûlée Hibiscus et zeste de combawa, glace coco ». Une crème brûlée parfaitement réalisée aux saveurs florales, assez sucrée rendant le zeste d' agrume fort appréciable. Le tout surmonté par une épaisse couche de caramel encore tiède. En guise de couronne, une glace coco vraiment excellente, pleine de saveurs et riche en copeaux. Quelques éclats de pistache caramélisée vient décorer le tout pour parfaire l'ensemble.






Ma Maman, armée d'une petite faim, à demandé une entrée en format plat, les « Petits boudins créoles, chiffonnade de salade et confit d'ananas aux épices de l' Île de la Réunion ». Quatre petits boudins dodus et de bon goût, bien équilibrés en épices, aux saveurs principales de girofle, se tiennent dans une broussaille de salade de belle allure arrosée d'une vinaigrette maison aux dires de la dégustatrice et d'un petit bol garni d'ananas dans un sirop épicé, avec des notes principales de cannelle. L'ensemble est bon et se marie bien.



Tout au long du repas nous a été proposé un pain mi-blanc augmente de quelques graines de lin de plutôt bonne allure.


Pour boire, en plus d'une carafe d' eau et d'un demi-litre d'eau gazeuse (Arkina), nous avons débuté, en apéritif, par un verre de Chasselas non filtré du Domaine Etienne de Montmollin, frais , plutôt acide avec quelques notes florales et un verre d'Oeil-de-Perdrix du même domaine. Puis une désirée de Magie Noire, assemblage de Garanoir, Gamaret et Pinot noir fruité, frais et plaisant.
En fin de repas, un ultime verre de Cabernet Sauvignon espagnol (Abadal Crianza, DO 2008) et l' addition s'est montée à 156.70 CHF.

Côté service, il est doublement féminin. Peut-être un nombre insuffisant pour la terrasse car si elles assurent plutôt bien, on ne peut s'empêcher de les sentir un rien tendues et pressées. Pour ma part, j'ai réussi à bien faire comprendre que nous n'étions pas pressés lorsque j'ai reçu mon entrée avant d'achever l'apéritif. Sinon ces dames ne manquent pas d'assurance et sont plutôt efficaces.

Au final, une jolie expérience que ce Croquignolet : un cadre des plus plaisants, une cuisine de belle facture qui pourrait être à mon goût un peu plus réunionnaise tout de même (à voir si, peut-être, sur commande, des mets spéciaux sont négociables). Le lieu est des plus recommandables pour passer une soirée belle, bonne et agréable.

Le Croquignolet
Place des Perchettes
2012 Auvernier
Neuchâtel, Suisse

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